Face à des juristes venus du monde entier, elle a plaidé pour la création d’un tribunal international spécial afin de juger les atrocités perpétrées dans l’Est du pays, appelant la communauté internationale à ne plus détourner le regard. « Que la RDC ne soit plus un laboratoire d’indifférence mais un chantier de justice », a-t-elle déclaré avec gravité.
Dans un discours poignant, la ministre a dressé un tableau sombre de la situation : massacres, violences sexuelles, déplacements massifs, pillages de ressources. Elle a dénoncé un « génocost », une forme de génocide alimenté par la convoitise des ressources congolaises. « Mon pays est victime de ses richesses », a-t-elle martelé, fustigeant le silence complice de la communauté internationale et l’impunité dont bénéficient certains auteurs de crimes dans des zones comme Beni, Rutshuru ou Masisi.
Maître Chambu a exhorté les institutions juridiques, les universités et les ONG internationales à s’engager davantage : documenter les crimes, former des juristes congolais et apporter un appui concret aux victimes. Pour elle, il ne s’agit pas seulement de juger les coupables, mais aussi de reconstruire la mémoire collective et restaurer la dignité du peuple congolais. « Il faut respecter l’intégrité de nos frontières et réconcilier notre mémoire avec l’avenir », a-t-elle insisté.
Son intervention a été vivement applaudie. Un haut responsable de l’Association internationale de droit pénal a salué son courage et sa lucidité : « Merci pour cette voix qui secoue nos consciences. Nous continuerons à défendre la justice pénale internationale. » En RDC, les victimes attendent toujours que justice leur soit rendue. Et grâce à des voix comme celle de Maître Chantal Chambu, le monde ne pourra plus dire qu’il ne savait pas.