Depuis le 5 septembre, une mission de vingt jours a permis d’identifier et de valider plus de 300 bénéficiaires, en majorité des femmes, à travers un processus participatif impliquant autorités locales, leaders communautaires et comités de base. Ces bénéficiaires sont engagés dans diverses activités génératrices de revenus telles que la couture, la coiffure, l’artisanat, la production de farine et l’agriculture. Ils recevront des kits de démarrage comprenant notamment des machines à coudre, du matériel de couture et du mobilier. Un espace de couture partagé sera également mis à disposition avec un loyer couvert pour six mois.

Le projet soutient par ailleurs six associations villageoises d’épargne et de crédit composées à 97 % de femmes vulnérables. L’objectif est de renforcer leur capital de roulement et de stimuler l’épargne solidaire. Des témoignages recueillis indiquent déjà une amélioration notable, certaines femmes ayant vu leur capacité d’épargne passer de 1 000 FC à 5 000 FC. En parallèle, la question de l’accès à la terre, particulièrement difficile pour les femmes, a été intégrée à l’initiative avec la location d’hectares cultivables et la fourniture de semences, afin de garantir une source de revenus durable.
Au-delà de l’appui économique, l’OGP veut promouvoir la cohésion sociale et le leadership féminin. Dans un contexte où plusieurs femmes leaders ont dû fuir ou vivre dans la clandestinité, des actions sont prévues pour redynamiser les structures locales et renforcer la place des femmes dans la gestion communautaire. Le projet mise également sur le sport, en particulier la revitalisation des terrains de football et la pratique du sport Zango, comme levier de rapprochement et de dialogue intercommunautaire.
Dans ce territoire marqué par l’instabilité sécuritaire et les déplacements massifs, l’OGP entend apporter une réponse à la crise humanitaire, tout en préparant l’avenir. « Nous voulons réinventer quotidiennement la vie des femmes et des jeunes filles, sur la base de leur potentiel et des opportunités locales », a souligné la coordination. Soutenu par le PNUD, la Suède, le gouvernement coréen, le Royaume-Uni via le FCDO ainsi que le FONAREV, ce programme s’inscrit dans une logique de relèvement précoce et de résilience communautaire, avec l’ambition de redonner espoir et dignité aux retournés de Rutshuru.