Le ministère congolais des Droits humains a dénoncé ce mercredi 8 octobre une campagne de « désinformation orchestrée par des officines rwandaises » visant à ternir son image. Dans un communiqué publié sur son compte X (ex-Twitter), il a rejeté les allégations selon lesquelles il aurait reçu et détourné une somme de quatre millions de dollars américains destinée à des défenseurs des droits humains.
Selon le document, cette enveloppe, censée être affectée aux activistes, lanceurs d’alerte et membres de la société civile déplacés à Kinshasa après la prise de Goma par les rebelles du M23, n’a jamais été perçue par le ministère. « Nous ne disposons d’aucun de ces fonds », insiste le communiqué.
Pourtant, une correspondance de la Première ministre évoquait bien la mise à disposition d’un montant de quatre millions de dollars. Ces fonds devaient, selon cette note, servir à la prise en charge d’un groupe interdisciplinaire d’experts chargés d’évaluer les pertes humaines, au soutien des défenseurs des droits humains déplacés à Kinshasa, aux lanceurs d’alerte actifs sur toute l’étendue de la RDC, ainsi qu’au financement du monitoring de la collecte des données.
Ce décalage entre l’annonce officielle et la réalité sur le terrain alimente la confusion, alors que plusieurs organisations de la société civile affirment attendre toujours le décaissement de l’argent promis.
Dans ce climat de méfiance, Kinshasa pointe du doigt Kigali, accusé une nouvelle fois de vouloir semer la discorde et affaiblir les institutions congolaises. Une accusation récurrente dans un contexte où les tensions régionales restent vives autour de l’activisme du M23 à l’Est du pays.