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Justice internationale : à Paris, Roger Lumbala condamné à 30 ans pour crimes contre l’humanité commis en RDC

La justice française a franchi un cap historique ce lundi 15 décembre. La cour d’assises de Paris a condamné l’ancien chef rebelle congolais Roger Lumbala à trente ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l’humanité, des faits commis entre 2002 et 2003 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Une décision sans précédent : c’est la première fois qu’une juridiction nationale étrangère juge et condamne un ancien chef de guerre congolais pour des crimes perpétrés dans cette région.

Le verdict est tombé peu après 17 heures. Le président de la cour, Marc Sommerer, a ordonné une sommation interpellative afin que l’accusé, retenu depuis le matin au dépôt du tribunal, soit présent pour entendre la décision. Roger Lumbala, âgé de 67 ans, avait quitté brusquement la salle d’audience dès l’ouverture de son procès, le 12 novembre dernier. Il a été reconduit au box des accusés pour le prononcé du jugement.

Jugé au titre de la compétence universelle, un principe juridique permettant à un État de poursuivre les auteurs de crimes internationaux graves indépendamment du lieu où ils ont été commis, Roger Lumbala a été reconnu coupable à l’issue d’un délibéré d’environ huit heures. La cour a estimé que son rôle à la tête d’un groupe armé engagé dans le conflit à l’est de la RDC engageait pleinement sa responsabilité pénale.

Les faits reprochés à l’ancien chef rebelle remontent à une période marquée par des violences massives contre les populations civiles, notamment des exécutions, des pillages et d’autres exactions constitutives de crimes contre l’humanité. Durant le procès, les témoignages et les éléments versés au dossier ont mis en lumière la gravité et l’ampleur des crimes commis sous son autorité.

Cette condamnation est perçue comme un signal fort envoyé aux auteurs de crimes internationaux : l’impunité n’est plus garantie, même des années après les faits et au-delà des frontières nationales. Pour les victimes et les défenseurs des droits humains, ce jugement représente une avancée majeure dans la lutte contre l’impunité des crimes commis dans l’est de la RDC.

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