Dans une déclaration au ton ferme, Jean-Marc Kabund accuse le régime en place de violer l’article 26 de la Constitution, qui garantit la liberté de manifestation pacifique. Il dénonce ce qu’il qualifie de répression arbitraire des libertés publiques, estimant que le pouvoir en place entrave systématiquement toute expression citoyenne dissidente.
Le leader de l’Alliance pour le changement va plus loin en affirmant que des fonds publics seraient utilisés pour financer des contre-manifestations et que des groupes assimilés à des miliciens seraient recrutés pour intimider les manifestants. Dans le même temps, il reproche aux autorités de délaisser les populations de l’Est du pays, confrontées à l’insécurité persistante et aux agressions étrangères.
Qualifiant le contexte politique actuel de « tyrannie » et de « démocratie confisquée », Jean-Marc Kabund appelle le peuple congolais à « briser la peur » et à reprendre sa souveraineté par des actions citoyennes pacifiques. Selon lui, aucune manœuvre d’intimidation ne saurait freiner cette mobilisation qu’il présente comme un combat pour la justice, la dignité et la libération démocratique.
Cependant, les autorités provinciales campent sur leur position. Dans un message diffusé dimanche soir, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba, a annoncé l’interdiction générale de toutes les manifestations prévues ce lundi, y compris celles annoncées par le camp du pouvoir. Il a averti que toute personne qui défierait cette mesure s’exposerait à des poursuites et à une arrestation immédiate.
Alors que l’opposant avait notamment inscrit sa marche dans une démarche visant à exiger un dialogue national, cette interdiction ravive le débat sur l’espace démocratique et l’exercice des libertés publiques en République démocratique du Congo. Les regards restent désormais tournés vers l’évolution de la situation dans les rues de Kinshasa, où la journée s’annonce décisive.

