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Procès du Général Yav : la Haute Cour militaire ouvre un dossier explosif pour trahison et insurrection

La Haute Cour militaire a officiellement ouvert, ce vendredi à Kinshasa, le procès du Lieutenant-Général Yav Irung Philémon, ancien commandant de la Troisième Zone de défense et ex-commandant des opérations au Nord-Kivu. Le haut gradé des FARDC est poursuivi dans deux affaires distinctes impliquant de lourdes accusations liées à la sécurité nationale.

Dans la première cause, l’Auditeur général des FARDC, représentant le ministère public, retient à charge du seul Général Yav les infractions de trahison et d’incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline.
La seconde cause met en cause le Général Yav aux côtés de Shauri Chibogo Issa, pour trahison et participation à un mouvement insurrectionnel.

Lors de cette première audience, la juridiction a procédé à l’identification du prévenu avant de recevoir le mémoire unique de la défense, sollicitant la mise en liberté provisoire du Général Yav. La Haute Cour militaire a indiqué qu’elle examinerait cette requête après le dépôt des éléments requis.

Selon la décision de renvoi, les faits reprochés au prévenu remontent notamment à des messages qu’il aurait transmis à des officiers supérieurs. Le Général Yav aurait ainsi présenté au feu Général-Major Cirimwami Nkuba Peter, alors gouverneur militaire intérimaire du Nord-Kivu, un message attribué à Sekoko Séraphin, secrétaire particulier du Général rwandais James Kabarebe, accusé de soutenir les terroristes de l’AFC/M23. Le message en question aurait déclaré : « Ce Cirimwami-là retarde sérieusement notre projet ».

Un second message, toujours selon l’accusation, aurait été communiqué en mars 2022 à Général de brigade Mwehu Lumbu Evariste, lors d’une rencontre à l’hôtel Serena de Goma. Le contenu, jugé particulièrement grave par le ministère public, affirmait : « Mwehu, tu es tout le temps au front en train de combattre. Tu ne sais pas que la victoire remportée va profiter à ces Bangala ? Toi, on ne te verra pas ».

Pour l’Auditeur général, ces faits sont prévus et punis par le Code pénal militaire et constituent de véritables actes d’agression contre la République démocratique du Congo.

La Haute Cour militaire a demandé aux avocats des parties de déposer la liste des témoins appelés à comparaître. L’instruction se poursuivra lors de la prochaine audience fixée au 6 janvier 2026, dans un dossier suivi de près par l’opinion publique et les milieux sécuritaires du pays.

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