Alors qu’elle a entamé depuis quelques mois déjà son processus de désengagement de la RDC, la MONUSCO sera finalement maintenue au Nord-Kivu.
C’est ce qu’a signifié il y a quelques jours la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, expliquant qu’au vu du contexte actuel de guerre dans cette partie du pays, les conditions ne sont pas favorables au retrait de la mission onusienne. Une volte-face qui inquiète certains observateurs qui y voient une volonté manifeste de l’ONU de maintenir sa mission de maintien de la paix en RDC, malgré la position de la majeure partie de sa population.
C’est le cas du Professeur Daddy Saleh, un analyste politique au Nord-Kivu qui pointe du doigt l’incohérence du gouvernement de la RDC sur cette question : « Le retrait de la MONUSCO a été exigée par l’ensemble de la population congolaise et nombreux ont perdu la vie pour à cause de cela. Entendre aujourd’hui qu’on a encore besoin de la MONUSCO sous ce format, c’est dire que la diplomatie congolaise a échoué », a-t-il fait savoir expliquant par ailleurs que les dirigeants congolais doivent créer une autre forme de collaboration avec les Nations-Unies.
Il faut dire toutefois que cette nouvelle rencontre les préoccupations d’autres personnalités qui avaient exprimé leur inquiétude quant au désengagement de la MONUSCO dans un contexte d’aggravation de la situation sécuritaire.
C’est notamment celle du Docteur Denis Mukwege qui avait appelé le gouvernement congolais et la MONUSCO à suspendre le plan de désengagement de la Mission Onusienne pour le Nord-Kivu et l’Ituri.