Les enseignants des écoles officielles et conventionnées observent un mouvement de grève depuis la rentrée scolaire. Dans la commune de Kimbanseke, les enseignants sèchent les cours, les élèves ne font que du tourisme dans les écoles. Constate un reporter de KinshasaTimes (kt.cd).
Ce vendredi 4 octobre, l’Ep Likabo, une école conventionnée catholique, les élèves sont à la cour de l’école. Les portes des salles de classe sont fermées. Les enseignants expliquent que ces portes ne vont s’ouvrir que quand le gouvernement va sortir de son silence.
Il n’y a pas cours !
« Il n’y a pas de cours chez nous et cela fait presque un mois. Au début, les portes de nos salles de classes étaient ouvertes, bien que les enseignants ne faisaient que nous observer. Maintenant là, la situation est plus difficile puisqu’ils ne veulent même pas ouvrir les salles de classes », explique un élève inscrit à la 6ᵉ primaire. « Que le gouvernement paye nos enseignants pour qu’ils reprennent les cours. Un mois sans cours, c’est beaucoup » ajouté-t-il.
À l’EP Musemena, au quartier Mokali, les enseignants attendent que le gouvernement rencontre leur préoccupation, sans quoi les cours ne vont pas revenir. « Nous condamnons le silence total du gouvernement qui nous observe jusqu’à présent sans faire quelque chose. Et nous attendons l’acompte de 50.000 francs promis par le gouvernement sur l’ajout de 100.000 francs tel que dit aux assises de Bibwa. Que le gouvernement honore ses engagements. Nous sommes intellectuels, nous faisons notre grève au lieu de service. Ici, il n’y a pas cours, mais les élèves viennent chaque jour, et nous ne pouvons pas les refouler. Ils sont là, et on s’observe jusqu’au moment où la solution viendra », indique une enseignante.
« Nous avons appris que les députés touchent un gros salaire, si le gouvernement peut réduire leur salaire pour augmenter les salaires des enseignants, ça sera une bonne chose » déclare Lemba Masengu une élève de l’Ep Musemena
À l’Ep Kwilu 3, Ep Mfumu-nketo, Ep Kwilu 1, Ep Molokai, Ep Malako, Ep Misani, Ep 2 Mpati, et Ep Mukasa tous, établissements officiels et conventionnés de kimbanseke, les enseignants ne touchent à rien en entendant la réponse du gouvernement pour leurs revendications.
École privée pour sauver l’avenir des enfants !
La situation reste la même dans la commune de la N’sele, dans les écoles visitées. Il s’agit de l’Ep saint Alphonse et Ep saint Julien où les enseignants attendent impatiemment de toucher ce qui a été promis aux assises de Bibwa. « L’ajout de 100.000 FC pour reprendre. Au cas contraire, aucun enseignant ne touchera la craie », a fait savoir une enseignante qui sortait à l’Ep saint Alphonse. Ce dernier n’a pas voulu s’exprimer à la presse.
« J’ai inscrit mes enfants dans une école privée. Cette grève sèche, on ne sait pas quand est-ce que ça va finir » confie un parent. « Un mois sans cours, c’est un déséquilibre total pour les enfants. Dans le cerveau de ma fille, craignant le pire ».
La grève sèche des enseignants a été depuis le 8 septembre suite au non-paiement de l’acompte de 50.000Fc sur l’ajout de 100.000 tels que décidé aux assises de Bibwa qui s’est clôturées en août. Un accord avait été signé entre les délégations syndicales et le gouvernement représenté par le VPM de la fonction publique, le ministre des Finances, du Budget et la ministre sectorielle, Raïssa Malu.
Joël Ekutshu