Les États-Unis durcissent leur position face à la crise dans l’Est de la République démocratique du Congo. Lors d’un point de presse numérique tenu ce jeudi depuis Washington, Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique au Département d’État américain, a réaffirmé sans détour l’exigence de Washington : le Rwanda doit se retirer du territoire congolais et cesser tout soutien au mouvement rebelle M23.
« Nous réitérons notre position : le Rwanda doit cesser tout soutien militaire au M23 et retirer toutes les troupes rwandaises du territoire de la RDC », a déclaré Boulos, accompagné de Corina Sanders, sous-secrétaire d’État aux Affaires africaines. Tous deux rentraient d’une mission diplomatique régionale menée du 2 au 9 avril, ayant couvert la RDC, l’Ouganda, le Kenya et le Rwanda.
Un ton ferme, adouci toutefois par un constat d’avancée. Les responsables américains ont salué des « gestes de bonne foi » sur le terrain, notamment le retrait du M23 de la zone de Walikalé, appuyé par le gouvernement rwandais. Ce désengagement a permis à Alphamin, une entreprise minière américaine, de relancer ses opérations dans la région, preuve tangible d’une relative désescalade.
Autre signe encourageant, pour la première fois, un dialogue direct entre l’administration du président congolais et le M23 a été amorcé. « C’est une très bonne première étape. On espère pouvoir continuer dans la même voie et conclure un accord de paix durable pour atteindre enfin la paix et la pleine stabilité en RDC et dans la région », a affirmé Boulos.
Cependant, les États-Unis restent fermes sur le fond : « Le M23 doit rendre les armes et les forces rwandaises doivent se retirer de la RDC. » Et de prévenir : la solution à ce conflit « ne peut être que pacifique. Ce n’est pas un problème qui peut être résolu par la force ».
Avec cette déclaration, Washington semble vouloir accentuer la pression sur Kigali tout en soutenant une approche diplomatique progressive. Reste à voir si ces appels seront entendus dans une région où les dynamiques de guerre et d’intérêts miniers s’entremêlent depuis trop longtemps.