Arrivé à 16h40, visiblement détendu et tout sourire, Fayulu a été accueilli chaleureusement par le Chef de l’État dans le salon des ambassadeurs, scellant cette rencontre historique par une accolade symbolique. « Je suis content de vous voir et nous allons échanger à cœur ouvert », a lancé le Président à son hôte, marquant ainsi l’ouverture d’un dialogue que beaucoup espéraient depuis longtemps.
Accompagné de ses plus proches collaborateurs Devos Kitoko, Prince Epenge, Alex Dende dit Lexxus Legal et Chantal Moboni, Martin Fayulu a abordé des questions cruciales lors de près de deux heures d’échange. À l’issue de cette rencontre, il a déclaré à la presse : « Le pays est dans une passe très difficile. Nous sommes attaqués de partout… Nous avons besoin de la cohésion nationale. » L’ancien candidat à la présidentielle de 2023 a proposé la création d’un « camp de la patrie« , insistant sur la nécessité d’un dialogue social pour répondre à la crise sécuritaire, sociale et politique qui secoue la République Démocratique du Congo.
Dans cette optique, Fayulu a exhorté le Président à rencontrer les évêques de la CENCO et les pasteurs de l’ECC pour envisager ensemble le pacte social qu’ils proposent. Il a indiqué que le Chef de l’État a accueilli cette suggestion avec attention et promis de donner une réponse dans les plus brefs délais. Fait notable : la question d’une éventuelle participation de l’opposition aux institutions n’a pas été abordée durant l’entretien, une précision qui souligne le caractère plus stratégique que partisan de cette rencontre.
Depuis la rupture de leur collaboration à Genève en novembre 2018, suite au processus électoral contesté, c’est la première fois que Tshisekedi et Fayulu se retrouvent en face-à-face dans un cadre aussi officiel. Cette rencontre au sommet pourrait marquer une inflexion majeure dans la vie politique congolaise. D’un duel longtemps alimenté par des tensions, le pays pourrait désormais entrevoir les prémices d’un duo tourné vers l’intérêt supérieur de la nation. Le peuple congolais attend, désormais, que les paroles ouvrent la voie à des actes concrets.

