Selon l’arrêt rendu public, la Cour a estimé que l’ancien chef de l’État porte une part de responsabilité dans la persistance de l’insécurité qui a causé d’énormes pertes humaines, la destruction d’infrastructures et le déplacement de millions de civils.
La décision de la Haute Cour militaire va au-delà de la condamnation pénale. Elle vise aussi à restaurer la dignité des victimes et à reconnaître leur droit à une compensation.
Les 30 milliards USD, si effectivement recouvrés, pourraient constituer un tournant pour les provinces du Nord-Kivu, de l’Ituri, du Sud-Kivu et du Maniema, où les conflits ont laissé des cicatrices profondes.
Une région a sans routes, écoles et hôpitaux, tous détruits par les guerres à répétition qui s’y vivent depuis plus de deux décennies.
Toutefois, certains analystes restent sceptiques quant à la mise en œuvre concrète de cette condamnation. « L’important aujourd’hui, c’est que la justice reconnaisse le droit à réparation de la population. C’est un signal fort pour l’avenir », commente Maître Asani Jordan expert en droit international.
Cette décision s’inscrit dans une dynamique de justice réparatrice, où les victimes sont replacées au centre du processus judiciaire. Elle marque aussi une volonté de l’État congolais d’affirmer que les souffrances de ses citoyens, en particulier dans l’Est, ne peuvent plus être ignorées ni réduites au silence.