Le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula a lancé un appel vibrant du haut de la tribune de la réunion virtuelle du conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine pour solliciter l’appui de l’Afrique à sa requête de la levée par le Conseil de sécurité de l’ONU de l’embargo « injuste » qui frappe la RDC quant aux achats d’armes et munitions.

« Est-il logique, en effet, d’imposer une telle contrainte à un État en guerre que l’on prétend soutenir sans l’affaiblir et lui priver des instruments de sa sécurité et de sa stabilité ? », s’est interrogé le chef de la diplomatie congolaise.

Il a aussi souligné qu’à ce jour, ni les forces rwandaises ni les terroristes du M23 ne se sont retirés de la province du Nord-Kivu. Ces terroristes, renchérit C. Lutundula, mènent fréquemment des incursions militaires pour conquérir d’autres espaces territoriaux en RDC, provoquant ainsi des tragédies humaines notamment par des tueries, des déplacements forcés massifs des populations, les viols des femmes et autres violations graves des droits de l’Homme.

Face à cette situation, le ministre Lutundula, affirme qu’il serait « incompréhensible et inadmissible, voire scandaleux que les Nations Unies et l’Union Africaine gardent silence et soient indifférentes à la violation aussi grave des règles fondamentales qui président aux relations entre les États et consignées dans leurs Actes fondateurs, à savoir le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures ».

« La RDC demande à l’UA d’appuyer sa démarche auprès du Président du Conseil de Sécurité de l’ONU afin d’obtenir l’examen de ce rapport dans le plus bref délai pour dégager toutes les leçons qui s’imposent et sanctionner le Rwanda et les dirigeants du M23 dont, du reste, certains sont toujours sous sanction depuis 2013 », a dit le ministre des Affaires étrangères.

Par ailleurs, il a rassuré que malgré les récentes manifestations anti-Monusco organisées à l’Est pour exiger le départ de cette mission après plus de 20 ans « il n’y a pas de crise entre la RDC et les Nations-Unies (ONU) ».