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Bloc et Pima : des pôles d’attraction culinaire de Bandal

A Kinshasa, Bandalungwa a la réputation d’être une commune festive, animée. Fief de plusieurs orchestres en vogue, dont le plus célèbre Wenge Musica, elle abrite aussi des troupes théâtrales de renom (les Béijarts…), mais surtout des sites récréatifs et des terrasses qui ont la particularité d’offrir aux visiteurs des mets de référence dans la cuisine […]

A Kinshasa, Bandalungwa a la réputation d’être une commune festive, animée. Fief de plusieurs orchestres en vogue, dont le plus célèbre Wenge Musica, elle abrite aussi des troupes théâtrales de renom (les Béijarts…), mais surtout des sites récréatifs et des terrasses qui ont la particularité d’offrir aux visiteurs des mets de référence dans la cuisine congolaise. Quand les touristes arrivent à Kin, les initiés se plaisent à les emmener déguster des grillades dans des sites comme Bloc commercial (Bandal Bisengo) ou Pima (Bandal Mounlaert).

Bandalungwa vibre du matin au soir, et du soir au matin. Dans plusieurs quartiers de cette commune chic de la capitale, les activités commerciales se portent à merveille. Pendant la journée, marchés, supermarchés, boutiques, bistrots, fast-foods, malewa (gargottes)… drainent du monde. Et dans les avenues, aux parcelles étroites et très confinées, les commerces informels (vente des boissons, des épices, du charbon…) tournent à 100 à l’heure.

Dans la soirée, les affaires prennent une autre tournure. Pendant que les petits marchés du quartier ferment, les terrasses, bars et boîtes se réveillent, et balancent de la musique à forte teneur dans les rues… au même moment d’ailleurs que les églises de réveil. Parfois, c’est un tintamarre assourdissant qui arrosent les différentes avenues où les habitants se sont même accoutumés à ces tapages tant diurnes que nocturnes.

Lieu de prédilection pour déguster le ‘‘mpiodi’’

Des fêtards de toute la ville préfèrent d’ailleurs souvent se donner rendez-vous à Bandal pour se la couler douce. Tirés à quatre épingles, ils assiègent les principales terrasses et boîtes de nuit de la commune, accompagnées des filles de famille à la beauté miroitante. Pour charmer leurs conquêtes, certains Kinois n’hésitent pas de les trimballer dans les différents quartiers à bord de leurs véhicules huppés (jeeps, mercedes, BMW…)…

Bien souvent, la destination est déterminée en fonction de la spécialité culinaire du site. Ainsi, lorsque les convives veulent manger du poisson chinchard bien assaisonné, communément appelé ‘‘mpiodi’’, ils n’hésitent pas à se rendre à l’arrêt Bloc (commercial), au quartier Bisengo, où des dizaines de vendeuses se sont tapées la réputation d’être les meilleures gastronomes de la ville.

A leur clientèle, les tenancières de ces terrasses à ciel ouvert offrent, au delà des ‘‘mpiodi’’, des brochettes de bœufs, des poissons salés, de la chikwange, des bananes plantains… accompagnés de beaucoup d’épices et des boissons bien fraiches. Ici, les tables se répartissent en fonction des sociétés brassicoles qui offrent à leurs partenaires tables, chaises, parasol, congélateurs, leur intimant l’ordre de ne pas vendre les produits du concurrent.

A la merci des mendiants et des ‘‘Kulunas’’

Très souvent, les sièges du Bloc sont toujours comblés. Les occupants occasionnels sont généralement des habitués du lieu ou des voyageurs, ou encore des étrangers qui veulent se tropicaliser en goutant à la cuisine congolaise. Pendant qu’ils taillent bavette avec leurs connaissances, les ‘‘DJ’’ de différentes terrasses leur balancent de la musique des vedettes congolaises de renom, tâchant de leur lancer des dédicaces au micro pour signaler leur présence, moyennant pourboire.

Autour de leurs sièges, des enfants aux habits déchirés et crasseux, se promenant pieds nus, venant pour la plupart du camp Luka, rôdent autour de leurs véhicules, lorgnant la moindre occasion soit pour voler les consommateurs distraits, soit pour mendier de l’argent auprès des clients généreux, soit pour vider les restes d’assiettes des convives qui plient bagages. Parfois, certains serveurs viennent les chasser, mais ils ne s’éloignent pas, préférant rester sur place jusqu’aux heures tardives.

Plus débrouillards, d’autres enfants à la taille économique font les vendeurs ambulants, proposant à la clientèle des papiers mouchoirs et des aphrodisiaques. D’autres encore viennent jouer aux acrobates et à la comédie, sollicitant des pourboires aux poches généreuses après leurs numéros. Parfois, ces numéros sont interrompus par des débandades quand surgissent des ‘‘Kulunas’’, des bandes de badauds munis d’armes blanches.

Du poulet à la congolaise

Contrairement au Bloc, l’ambiance à Pima, une terrasse de référence à Bandal Mounlaert, est bien plus sécurisante. Dans cette parcelle clôturée, aux abords de la Banque de sang, les habitués se plaisent à venir y déguster du ‘‘poulet Mayo’’ et des brochettes de bonne qualité. Le plat du poulet se vend à 10 dollars, la moitié à 5 dollars, et la brochette à 1.000 Fc. La bière se vend à 2.500 Fc, la boisson non alcoolisée à 1.000 Fc.

Ici, le public est très select. Les consommateurs propres et bien raffinés. Ils sont pour la plupart des jeunes. Mais, on y trouve aussi des cadres adultes. Très attentionnées, portant des uniformes, les serveuses tiennent compte des commandes en fonction d’heures d’arrivée. La propreté est belle et bien au rendez-vous… et la musique, si douce, ne tape pas au tympan. Par ailleurs, les mendiants, les enfants de la rue… ne sont pas admis ici, les forces de sécurité veillant bien sur l’accès.

Plus disciplinés, les vendeurs de ce site du quartier Mounlaert veillent bien sur leurs montres. Les grilles s’ouvrent à 14 heures tous les jours et sont bien closes à l’aube. On y trouve, au délà de l’espace en plein air, un local VIP, où les cadres vont souvent s’y réfugier avec leurs compagnies, à l’abri des regards indiscrets.

Par Merveille Bofotola & Yasmine Yabili, sous la coordination de Yves KALIKAT

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