24 heures après la déclaration de l’armée menaçant de procéder désormais à la traque de tout député qui s’opposera à l’État de siège, la réponse des élus provinciaux du Nord-Kivu n’a pas tardé.

Dans une déclaration ce mardi 17 août, les élus provinciaux ont soutenu que la faiblesse des résultats de l’État de siège se justifie par la poursuite des massacres des populations civiles dans la région de Beni, Lubero, Rutshuru, Walikale, Masisi, Nyiragongo ainsi que l’insécurité dans les villes de Goma, Butembo et Beni.

Selon eux, dépuis l’entrée en vigueur de cette mesure au Nord-Kivu, au moins 400 civiles ont perdu la vie, plus de 25 véhicules incendiés, plus de 10 motos calcinées, plusieurs villages vidés de leurs habitants.

Saluant la poursuite de l’évaluation de l’état de siège à l’Assemblée nationale et au sénat, les députés provinciaux s’indignent contre ce qu’ils qualifient d’agitations et intimidations des FARDC à leur égard.

Pour eux, cette attitude relève d’un « manque de respect » à l’endroit des élus légitimes qu’ils sont.

 » Conscient de notre rôle et responsabilité comme élus légitimes du peuple et dont donc porte-voix de la population du Nord Kivu au niveau provincial ,Condamnant fermement les agitations appariées aux sorties médiatiques ratées, avec des contenus erronés couronnés, des propos diffamatoires soutenus par des menaces et intimidations publiques et qui, par ailleurs, frisent le manque de professionnalisme dans la communication pour l’armée dans une situation exceptionnelle ainsi que quelques prématurés politiques dans les médias, attitude qui traduit le manque de respect au peuple continuellement massacré malgré l’état de siège et qui ne peut nous laisser indifférents » ont-ils soutienu

Ainsi, ces élus, disent soutenir la délimitation de l’état de siège dans les zones gravement affectées et recommandent aux FARDC de se « concentrer sur les véritables ennemis de la paix dont les ADF, les FDLR et les autres groupes armés et de s’abstenir de faire des élus légitimes du peuple les cibles« 

Par ailleurs, ils ont promis de se taire que lorsque les résultats seront visibles sur terrain.

 » Il doit en être ainsi des collaborateurs du Gouverneur Militaire qui doivent cessez de tenter de justifier les faiblesses des résultats des opérations militaires sur des députés qui jouissent de la présomption d’innocence » insistent-ils.

Ils mettent en garde quiconque qui tenterait, par quelques voies que ce soit, les accuser sans preuve d’association aux groupes armés.

Au Gouverneur Militaire du Nord Kivu, ils lui exigent d’ordonner à ses collaborateurs de cesser, dès ce jour, « les intimidations déraisonnables et des menaces » à l’endroit des élus « légitimes » qui, entant que représentant du peuple disent avoir droit à un minimum de respect par les services de sécurité
 » l’état de siège ne nous ayant pas détaché de notre qualité d’élus légitimes du peuple »