Les «quatre jours» d’épreuves de la 51 ème édition des examens d’Etat, épreuves marquant la fin d’études secondaires a pris fin ce jeudi 22 juin en République démocratique du Congo. Ce dernier jour a été particulière par rapport aux années antérieures connaissant  un affrontement militaire à Beni, à l’Est de la RDC et une présence remarquée des forces de l’ordre à Kinshasa.

Tôt, dans la matinée de ce jeudi, un groupe d’hommes armés non identifiés a attaqué la ville de Beni, perturbant le déroulement  des examens dans plusieurs écoles de la ville de Beni. L’Institut Bungulu, un centre accueillant les finalistes venus de plusieurs écoles de Beni a été la cible d’un tir à l’arme lourde, faisant quelques blessés parmi les candidats à ces épreuves.

La situation maitrisée vers la fin de la matinée par  l’armée régulière et les éléments de la Mission onusienne, a permis aux futurs lauréats de passer leur examen. Les élèves touchés par les éclats du tir à l’arme lourde ont regagné le centre après des premiers soins reçu aux centres où ils ont été acheminés.

Festivités interdites à Kinshasa

La capitale, Kinshasa habituée depuis quelques années à la fête des «bleu blanc» (couleurs d’uniforme des écoliers) à ce jour sanctionnant la fin d’un cursus, comme pour dire au revoir à l’école, l’aire n’était pas  propice aux folie. L’autorité provinciale de la police, le général Celestin Kanyama avait prévenu la veille de la fin des épreuves qu’aucune réjouissance publique des finalistes ne serait autorisé, ni tolérée.

Pour étouffer les réjouissances qui vont des concerts de klaxons (véhicules, motos) sur la voie publique, aux rejouissances dans les débits de boissons en plein journée, les éléments de la police nationale ont été déployé dans plusieurs coins de la capital pour décourager les gens qui «poseraient des actes barbares sur la voie publique».

Dura lex sed lex

Résignés et démotivés, quelques élèves rencontrés dans les rues de Kinshasa ont dit avoir annulé leur déplacement au concert d’une vedette de la rumba congolaise, sponsorisé par une entreprise de télécom, prévu « en leur honneur » dans la commune de Lingwala, au centre de Kinshasa, où des agents de la police étaient postés prêts à en découdre à qui ira à l’encontre de la loi. Dura lex, sed lex (la loi est dure mais reste la loi, NDLR).

Plusieurs finalistes se sont aussi précipités (comme d’habitude) dans les églises où des cultes ont été organisés afin que chacun se confie à Dieu selon son désir, qui est le plus souvent pour la circonstance, celui d’implorer la miséricorde de Dieu afin de décrocher cette palme, le diplôme d’Etat.

Loin de se rendre compte de ce qui s’est passé à dans la matinée à Beni pour plusieurs finalistes à Kinshasa, et vice-versa pour ceux de Beni, on peut dire que l’Exetat (Examen d’Etat, NDLR) 2017 n’a pas connu un «happy ending» pour les uns comme pour les autres mais aussi tous les finalistes de la RD Congo, par solidarité à ceux de Beni. 2018 est une autre année, et connaitra une fin en beauté, peut-être.