« Ce que nous constatons est qu’il y a trop des paroles que d’actions, alors que la population aimerait voir des actions palpables sur terrain. Elle n’a même pas besoin de savoir si les munitions sont venues ou bien les hélicoptères sont déjà là. Ça n’a pas de sens pour la population, car elle veut voir des choses concrètes sur le terrain », propos du député provincial, Jean Bosco Assamba, élu de Bunia, ce lundi 7 juin 2021, lors d’une rencontre d’évaluation de l’état de siège, décrété depuis plus d’un mois par le président de la République.
Un mois après l’instauration de l’état de siège dans la province du Nord-Kivu et de l’Ituri, le bilan reste mitigé auprès de la population. Tout en saluant les efforts déjà consentis par le Gouverneur militaire de l’Ituri dont l’ouverture de la route nationale N°27 et la conquête de certains villages en Ituri, cet élu affirme que beaucoup reste à faire.
» Si nous évaluons l’état de siège, nous allons comprendre que selon la population ça n’a pas réussi. Si nous l’on observe dans les territoires de Djugu à Mambassa, jusqu’à Irumu, vous verrez qu’il y a toujours des tueries. Nous saluons les efforts consentis par les forces loyalistes, car il y a eu ouverture de la RN 27 et en plus nous voyons que Nyakundi aussi a été récupéré. Aujourd’hui il y a accalmie », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, Jean Bosco Assamba a dressé un bilan de 172 personnes tuées, depuis l’instauration de l’état de siège, dans cette partie du pays. Pour lui, cela est la résultante d’une « précipitation » de la part des autorités du pays dans la proclamation de l’état de siège.
» Il faut dire quelque chose: c’est que tout a été fait dans la précipitation, sans aucune planification logistique et financière. Nous allons rappeler que dans les territoires de Mambasa, Chabi et Boga, il y a eu des tueries pendant la période même de l’état de siège. Nous comptons plus de 172 morts. Nous demandons au Gouverneur militaire de fournir encore d’efforts »,a-t-il soutenu.
Jean Bosco Assamba pense plutôt que le gouvernement congolais devrait donc capitaliser les 15 jours de prolongation, car pour lui, c’est possible d’avoir la paix dans les 15 jours.