Pour la RDC, le temps presse et le Conseil de sécurité de l’ONU en est bien conscient. Il a organisé une réunion informelle sur le processus électoral en RDC le 12 février 2017. « Face au doute systématique de certains milieux », de l’organisation des élections en République démocratique du Congo sous le leadership du président Joseph Kabila, le ministre des affaires étrangères Léonard She Okitundu a épinglé d’autres acteurs impliqués dans ce même processus mais qui ne s’acquittent pas de leurs engagements ou ne contribuent au climat de paix et du coup tendent à « compromettre » la tenue de ces élections le 23 décembre 2018.

La menace à la paix

Sur sa liste figure l’opposition congolaise qui selon lui, tout en sachant que conformément à l’accord du 31 décembre 2016, Joseph ne pourra quitter le pouvoir qu’à l’issue des élections, prêche « une transition sans Kabila en violation de la constitution et de l’accord politique du 31 décembre 2016 pour des élections apaisées, crédibles et transparentes ». Ce slogan a instauré « une logique insurrectionnelle visant insidieusement le renversement de l’ordre constitutionnel établi ».

C’est cette même logique d’après She Okitundu qui guide les marches du CLC dont les membres « n’ont ni adresse de contact et ni personnalité juridique ne veulent pas collaborer avec les autorités urbaines ni sur les itinéraires ni sur l’encadrement des manifestations projetées et instrumentalisent les lieux de culte à des fins politiques inavouées ». L’Eglise catholique « instrumentalisée » soutient ces marches.

Manque d’implication des partenaires

La MONUSCO s’implique davantage dans l’organisation des élections avec son appui logistique certes, mais le gouvernement congolais n’oublie pas « l’expérience malheureuse des élections de 2011 où la MONUSCO s’était désengagée à trois mois des échéances électorales » et craint la récidive.

Le gouvernement congolais se rappelle aussi bien que « le Projet d’appui au Cycle électoral (PACEC) reprenant les interventions financières internationales pour les élections évalué à 123 millions de dollars US stagne à 6 % de contributions depuis deux ans et que ce budget modique sert plus à financer les activités des ONG et mouvements citoyens plutôt que l’organisation matérielle du scrutin ». L’Union européenne l’un des partenaires à ce projet en a ici eu pour son compte.

Les médias n’ont pas été épargnés ce 12 février 2018 à New-York. She Okitundu a soutenu que « la qualification de la situation en République Démocratique du Congo est souvent à dessein exagérément aggravée par la perception médiatique » au point de créer chez les partenaires de la RDC « un réflexe pavlovien ».

Pour la tenue réelle en RDC des élections programmées au 23 décembre et déjà enclenchées, « le gouvernement de la RDC en appelle à la mobilisation de la communauté internationale pour dénoncer de la part de tous les acteurs, d’où qu’ils viennent, congolais ou étrangers toute initiative susceptible de faire déraper le processus électoral », a recommandé She Okitundu.