Le président de la Ligue de la Zone Afrique pour la défense des droits des enfants et des élèves (Lizadeel) estime que les églises de réveil ont lamentablement échoué dans la lutte contre les violences sexuelles, dont souffre malheureusement la société congolaise.

D’après Joseph-Godé Kayembé qui s’exprimait à l’issue d’une tribune de presse, organisée par le Réseau des journalistes « Amis des enfants », appuyé par le Fonds des Nations unies pour l’Enfance (Unicef), le mariage précoce est un fléau contre le pays, contre l’avenir de la société. Car, souligne-t-il, la plupart des enfants « kulunas », leur mère ont été mariées jeunes.

« Nous avons mené une campagne pour que toutes les églises de réveil s’impliquent contre le mariage précoce. Au lieu de dire tout le temps aux gens que Dieu va vous bénir, de manière concrète comment Il va bénir une femme pauvre, qui n’a pas étudié, un kuluna. Il faut que l’église s’implique. Tous les pasteurs des églises de réveil ont signé l’acte d’engagement pour non célébration des mariages des enfants et nous avons signé un protocole d’accord avec l’évêque responsable des églises de réveil pour que chacun en ce qui le concerne mène la campagne contre les violences sexuelles et contre les mariages précoces. Mais dans la plupart des dossiers que nous recevons, ce sont les chrétiens qui commettent ces actes. (…) sur 90% de cas de violences sexuelles, ce sont les chrétiens qui violent. Ce ne sont pas des musulmans. Aujourd’hui l’église a échoué », a déploré cet activiste de la société civile, d’un ton monté et interpellateur à l’endroit de l’église de réveil du Congo.

Pour ce qui est de sa structure, présente également dans l’arrière du pays, celle-ci travaille activement pour que les droits des enfants soient respectés et d’application sur toute l’étendue du territoire national. La Lizadeel assure un accompagnement juridique, médical, social et la réinsertion économique des victimes.

« La victime qui vient à la Lizadel, parce que nous savons que lorsqu’une femme, ou fille est violée, elle est débosselée, elle est détruite, on lui a volé son moi, elle est d’abord prise en charge par le psychologue avant que les médecins s’occupent d’elle aux frais de la Lizadeel, qui juridiquement met à la disposition de la victime un avocat. Et dans tout ce que nous faisons comme travail, la victime ne paie rien », a conclu Joseph-Godé Kayembe.