C’est depuis le 31 octobre 2022 qu’une dizaine de journalistes venus du territoire de Rutshuru se sont déplacés de leurs milieux respectifs pour être installés dans la ville de Goma. Une année jour pour jour après leur arrivée à Goma, ces chevaliers de la plume et du micro racontent avoir traversé le calvaire. 

Arrivés à Goma depuis le 31 octobre 2022 ces journalistes ont été dépêchés par la MONUSCO basée à Kiwanja en territoire de Rutshuru. Laissant leurs familles ainsi que leur matériel de travail dans cette zone occupée par les rebelles du M23 ces journalistes ont traversé une période difficile sur les plans économique, social et professionnel dans leur ville refuge. 

Certains parmi eux n’ayant pas de familles d’accueil à Goma ont jugé bon de rester dans des camps de déplacés sous des bâches et maisons de fortune. Une année après, ces professionnels de la plume et du micro qui n’exercent presque plus leur noble métier réitèrent le message, celui de demander au gouvernement congolais de mettre tout en œuvre pour qu’ils regagnent leurs rédactions ainsi que leurs familles. 

« Nous sommes venus ici, abandonnant nos activités de tous les jours. Ici, nous sommes comme tout autre déplacé de guerre, nous vivons difficilement sans aucune assistance. Ce que nous pouvons demander, c’est que l’autorité de l’état soit restaurée pour nous permettre de regagner nos stations respectives dans notre milieu d’origine pour nous permettre de continuer avec notre travail de toujours » a dit l’un de leurs. 

Par ailleurs, certains parmi eux font déjà partie des certaines rédactions ici dans la ville de Goma. Nous sommes allés aussi à leur rencontre ; ces confrères disent avoir été bien accueillis 

mais préfèrent toujours revenir chez eux, car selon eux, on est mieux que chez soi

« Malgré l’accueil et le traitement dans la rédaction à laquelle je suis momentanément affecté, je ne peux pas oublier que j’avais un chez-moi où je vivais calmement. Si les autorités compétentes rétablissent la situation à la normale, nous n’hésiterons pas à regagner Rutshuru notre fief » a martelé cet autre accueilli dans une rédaction à Goma. 

Les ayant recueillis, le consortium UNPC, JED, CORACON et REMED avait mis en place un bulletin journalier dénommé « Sauti ya wahami » en français, « La voix des déplacés » dans l’objectif d’encadrer ces journalistes déplacés et faire parvenir les informations aux déplacés disséminés dans différents sites en province. Un bulletin qui était diffusé sur plusieurs chaînes de radios de la province du Nord-Kivu et une partie du Sud-Kivu.