Le Grand Prix Panafricain de Littérature a été décerné à Osvalde Lewat, écrivaine camerounaise pour son roman « Les Aquatiques ».

Un premier roman, « Les Aquatiques » est à la fois le portrait intérieur d’une femme qui se révèle à elle-même et une réflexion profonde sur les jeux de pouvoir dans une société africaine contemporaine.

Au départ, l’ntrigue mêle astucieusement deux quêtes (un enterrement et une mort). Osvalde Lewat se glisse dans la peau de la femme du préfet de la capitale d’un pays imaginaire, le Zambuena.

Avec Katmé, son héroïne, elle plonge dans les petits arrangements d’une élite qui ne pense qu’à elle-même, et l’indéfectible amitié qui la lie à un copain de lycée, Samy, un artiste. L’audace de l’autrice est palpable.

Les personnages (Katmé, Samuel, Kizito, les enfants, Alexandre, etc) restent convaincants, incarnés, pleins, tout en gardant leur part de mystère. Et une folle de détails touchants, des prières ressassées, de saints évoqués, de rites mobilisés qui donne chair à ce roman de l’émancipation d’une femme qui s’affirme dans sa différence.

Osvalde Lewat a un œil de photographe et une plume qui convainc et séduit. Elle est une nouvelle voix venant d’un pays qui nous a déjà donné Calixthe Beyala, LéonoraMiano et Djaïli Amadou Amal.

Elle recevra une récompense de 30 000 dollars américains et le prix lui sera décerné en marge de la 35ème Assemblée générale de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’Union Africaine prévue au mois de février à Addis-Abeba.