En République démocratique du Congo (RDC), des voix s’élèvent pour soutenir ou condamner la décision de la Commission nationale de censure, interdisant la diffusion de deux chansons:  » Nini tosali te et Lettre à ya Tshitshi » du groupe musical MPR et de l’artiste Bob Elvis.

La première de cette série est de Steve Mbikayi, ancien ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire. Pour lui, la chanson Nini tosali te, est un cri d’alarme, résultat d’une mégestion de plus d’une décennie.

 » Nini to sali te » a comme toile de fond le chômage des jeunes. Résultat d’une gabegie de plusieurs décennies. Que même les ténors des anciens régimes s’en servent pour dresser les jeunes contre l’actuel, c’est une récupération politique que je condamne et j’assume! « .

De son côté, le député national Claudel Lubaya a martelé sur le fait que la censure est une pratique contraire à l’Etat de droit.

« La censure est une pratique contraire à l’Etat de droit. Elle viole la liberté d’expression et rappelle les pratiques de type stalinien « , a-t-il déclaré.

D’un ton fort, le président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO), Jean-Claude Katende parle d’une décision sans raison fondée.

 »Pourquoi on n’interdit pas les chansons où on voit des jeunes femmes qui dansent presque nues ? Sachez que la chanson » Nini to sali te » sera écoutée  ailleurs. Il n’y a aucune raison d’interdire ladite chanson » dit-il.

Le directeur général du vrai journal, Peter Tshani s’interroge sur la motivation ayant conduit la Commission de censure de prendre cette décision.

 » Grosse bourde. Le régime vient de frapper encore dans la mauvaise direction. Interdiction de la chanson « NINI TOSALI TE » du MPR et « Lettre à Ya Tshitshi » de Bob Elvis. Question : Qu’est-ce qui est outrageant dans ces chansons ????  » s’est-il interrogé.

Pour justifier cet interdit, l’inspecteur de la Commission de censure Didi Kelo Kelo, a déclaré que l’interdiction de cette chanson ne relève pas de son contenu, mais plutôt d’une procédure illégale, ne respectant pas la loi.

 » Ce n’est pas par rapport au contenu de la chanson du MPR. Ils ne sont pas à leur premier forfait. La loi exige un dépôt préalable de la chanson à la censure pour vérifier avant de se prononcer sur le contenu « , a-t-il soutenu.

Licencié en Science de l’information et de la communication, Journaliste reporter culture général