« L’accord du 18 octobre », tel a été baptisé l’entente entre la Majorité au pouvoir et une partie de l’opposition menée par Vital Kamerhe, 18 octobre en référence à la date de sa signature, c’était un mardi. Cet accord conclu face à l’évidence de la non tenue des élections en République démocratique du Congo après le deuxième et dernier mandat constitutionnel de Joseph Kabila n’a pas pourtant produit les effets escomptés.

Le boycott par certains opposants dits radicaux de ce dialogue convoqué par l’émissaire de l’Union Africaine le Togolais Edem Kodjo n’a pas empêché la majorité présidentielle de trouver des interlocuteurs au sein de cette opposition hétéroclite, pourtant ensemble à Gorée, pour affûter leurs armes en vue de barrer la route au même régime ayant manifesté l’intention de se pérenniser au pouvoir.

Parmi les résolutions issues de ces assises, il était prévu entre autres: le réaménagement de la Ceni et mesures de décrispation; la mise en place d’un comité de suivi (CDV), nomination d’un Premier Ministre issu de l’opposition, Joseph Kabila reste président de la République après 2016.

Mise en place du gouvernement issu de la cité de l’UA

Après moult semaines d’attentes, Joseph Kabila a jeté son dévolu sur Samy Badibanga  nommé au poste de Premier Ministre, à la grande surprise de ceux qui s’attendaient voir à ce poste l’ex proche du chef d’Etat congolais, Vital Kamerhe.

Il sied de noter que l’église catholique a dû « claquer »  la porte à ces discussions non inclusives (ne rassemblant pas toutes les sensibilité), et est  partie à la pêche du Rassemblement de l’opposition, plate forme politique créée en juin 2016.

Deal résilié 

Les conclusions de ces assises estimées réalistes par les « dialoguistes » de la cité de l’Union Africaine repoussaient les élections prévues au mois de décembre 2016 selon la constitution, en avril 2018, « une prolongation de trop pour Joseph Kabila à la tête du pays », a estimé l’opposition restée fidèle à l’alternance en décembre 2016. Cette frange des opposants réunie autour d’Etienne Tshisekedi, s’est résolue de « faire partir » Joseph kabila à travers un « carton rouge », c’est-à-dire, des manifestations, à travers le pays et diverses actions de la rue, avant de mettre de l’eau dans son vin plus tard.

L’équipe gouvernementale nommée à l’issue du dialogue de la cité de l’UA sera investie quelques jours seulement après le début des nouvelles discussions entre majorité et opposition, dont la frange radicale.

Ces discussions directes conduites cette fois par les prêtres catholiques aboutiront au 31 décembre 2016 à la signature de l’accord global et inclusif de la Saint Sylvestre, accord qui mettra un terme au deal conclu deux mois plus tôt, marquant de ce fait la répudiation par toute la classe politique des clauses de ces pourparlers qui ne devaient pas avoir lieu…