Le Pape François II a reçu le 26 septembre 2016 le Président Kabila en audience privée au Vatican.
Au terme de l’audience, un communiqué a été émis par le Vatican indiquant qu’«une attention particulière a été prêtée aux sérieux défis posés par la situation politique actuelle et les récents affrontements qui se sont produits dans la capitale ».
Le communiqué a par ailleurs souligné « l’importance de la collaboration entre les différents acteurs politiques et les représentants de la société civile ainsi que les communautés religieuses, a été soulignée, pour promouvoir le bien commun, à travers un dialogue respectueux et inclusif pour la stabilité et la paix dans le pays ».
Entre autres points à l’ordre du jour était soulignée «l’urgence d’une coopération au niveau national et international pour fournir l’assistance nécessaire et rétablir la coexistence civile » afin de mettre un terme à la violence que subit la population de l’est de la RDC depuis 2014. La contribution importante de l’église catholique en RDC, dans les domaines de l’éducation, de la santé et la réduction de la pauvreté, a également été mise en exergue.
Rappelons que 17 personnes, selon le bilan officiel, ont été tuées lors des manifestations qu’a connues Kinshasa la semaine dernière. La répression sanglante était une réponse aux manifestations d’envergure nationale contre la non-organisation de l’élection présidentielle par le gouvernement en 2016, avant la fin du mandat du Président Kabila en décembre 2016. Human Rights Watch cite, quant à lui, un bilan plus lourd de plus de 100 personnes tuées alors que l’opposition parle de 37 morts.
Afin de convenir d’un calendrier électoral consensuel et de la dispensation politique au-delà de la fin du mandat de Kabila, un dialogue politique fut convoqué et placé sous la médiation d’Edem Kodjo, le facilitateur désigné par l’Union Africaine. Le dialogue a été suspendu depuis les violences et l’église catholique, acteur clé dans le forum, a suspendu sa participation afin de faire le deuil de ceux qui sont tombés.
L’opposition en dehors du dialogue a décrété trois jours de deuil national du 26 au 29 septembre 2016. Elle a également porté plainte contre le gouvernement congolais pour les tueries.
Les réactions ont fusé de par le monde depuis le début des violences en RDC, avec les Etats Unis et l’Union Européenne brandissant des menaces contre les autorités congolaises. L’ONU toutefois lancé un appel à tous les protagonistes de faire montre de retenue afin de garantir la sécurité des civils.