Environ personnes ont été tuées notamment à la flèche lors d’une nouvelle attaque attribuée aux «populations autochtones-pygmées» sur la localité de Muswaki à 70 km sur la voie ferrée à l’ouest de Kalemie (Tanganyika). Le massacre a été confirmé par plusieurs habitants fuyant la zone trouble, estimant que le bilan pourrait s’alourdir.
La nouvelle attaque des Populations autochtones pygmées à Muswaki est survenue autour de 13 heures locales lundi 21 novembre. Les miliciens ont envahi subitement le village et se sont livrés au massacre.
Le bilan fait état d’environ trente personnes tuées à la flèche, parmi lesquelles plusieurs enfants. Ce bilan risque d’être revu à la hausse, estiment les rescapés, qui font savoir que plusieurs autres victimes blessées ont fui dans la brousse avec des flèches empoisonnées plantées sur leurs corps.
Un de ces rescapés, M. Kibanza, directeur de l’Ecole primaire Mwadi-Muswaki, témoigne:
«Les Pygmées ont tué 30 personnes. Les corps se trouvent encore sur le sol. On avait même trouvé une femme qui était sur le lit d’accouchement avec son mari. Tous les deux étaient tués avec des enfants. Ceux qui ont encore des flèches dans leurs corps se trouvent maintenant au Centre de santé de Nyemba.»
Parmi les morts, il a cité notamment Monsieur «Savimbi, qui est mort avec sa femme et quatre enfants. Il y a Babu aussi, sa femme est morte avec trois enfants.»
Ce massacre est intervenu à Muswaki 48 heures après la première attaque déplorée dimanche sur la même localité perpétrée par les mêmes acteurs avec une promesse d’y revenir.
L’administrateur du territoire de Kalemie, Bernard Bokalanganya, a condamné ce massacre, affirmant avoir convoqué une réunion de crise avec les protagonistes pour trouver des voies et moyens afin de ramener la paix entre les deux communautés en conflit dans la zone.
«Situation plus que préoccupante»
De son côté, le porte-parole de la MONUSCO, Félix Prosper Basse, estime que la situation dans le Tanganyika est «plus que préoccupante», du fait du conflit entre les communautés Luba et Twa ou Pygmées:
«Nous avions à l’époque un triangle qui était assez particulier, Mitwaba-Manono-Pweto. Aujourd’hui nous revenons un peu vers Nyunzu, où nous avons observé toutes ces différentes exactions. Une chose est sûre, c’est que la situation au Tanganyika est plus que préoccupante.»
Il s’agit d’un problème ethnique, «donc beaucoup plus difficile à déraciner», selon lui. «Ce matin encore, nous avons reçu une information concernant une attaque lancée par les Pygmées, suite à laquelle nous avons enregistré une trentaine de tués», a poursuivi Félix Prosper Basse mercredi à Kinshasa au cours de la conférence de presse hebdomadaire des Nations unies.
Le porte-parole de la MONUSCO a par ailleurs appelé à l’implication de tous pour taire cette violence qui enflamme le Tanganyika.
Il a cependant salué «tous les efforts qui sont faits par les autorités provinciales, les autorités locales, les autorités coutumières et religieuses, mais aussi la MONUSCO pour mener des actions qui permettent une coexistence pacifique entre ces deux communautés qui, depuis fort longtemps, se font la guerre.»
Le conflit Twa – Lubas a entrainé une autre attaque à Nyemba le 21 novembre, contre un convoi HCR-MONUSCO. Lors de cette attaque, attribuée aux éléments armés Luba, deux casques bleus béninois ont été blessés à la flèche.
Par Radiookapi