Greenpeace et d’autres défenseurs de l’environnement ont déploré mardi 20 février 2018 la réattribution par les autorités Congolaises de trois concessions forestières à des firmes chinoises malgré un moratoire en vigueur depuis 2002.
Selon eux, leur mise en exploitation va non seulement détruire des forêts primaires mais également augmenter considérablement les émissions de CO².
«Deux d’entre elles empiètent sur les 145.000 km² de tourbières récemment découvertes et contenant quelque 30 milliards de tonnes de carbone», rapporte ce même communiqué.
Ces ONG internationales chargées de la protection de l’environnement déplore que le ministère de l’Environnement congolais Amy Ambatobe ait réalloué illégalement ces trois concessions forestières mesurant 650 mille ha, malgré leur précédente annulation et en violation du moratoire de 2002. Elle appelle le gouvernement congolais à révoquer de nouveau ces concessions. Le ministre de l’Environnement n’a pas réagi immédiatement.
En 2002, la RDC avait adopté le Code forestier et décrété un moratoire dans l’attribution de nouvelles licences d’exploitation forestière industrielle, en vue de mettre de l’ordre dans ce secteur.
En octobre 2017, Greenpeace et un groupe d’experts ont mené une campagne de communication sur les tourbières qui couvrent 145.000 km2 d’un espace marécageux à cheval entre le Congo-Brazzaville et la RDC, soit une zone un peu plus grande que l’Angleterre. Les experts estiment que ces tourbières stockent environ trente milliards de tonnes de carbone. Cela représente autant de carbone que les émissions d’énergie fossile de toute l’humanité sur trois ans.
« La réattribution des concessions forestières est un signal que le gouvernement de la RDC est en train de faire une croix sur toute ambition de réduire les émissions liées à la déforestation ou à la dégradation des forêts », signe Rainforest Foundation Norway dans un communiqué rendu public ce même mardi.
Pour rappel, la RDC abrite plus de 60% des forêts denses du Bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical de la planète après l’Amazonie. Elle possède ainsi la deuxième forêt tropicale primaire de la planète avec 86 millions d’hectares.