L’opposant Alain-Daniel Shekomba doute de l’instauration de la gratuité de l’enseignement primaire pour l’année scolaire 2019, prévue au mois de septembre prochain, une promesse faite par le président Félix Tshisekedi. Contacté par Kinshasatimes.cd, le candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2018 estime non-possible de réaliser cette promesse.
« On raconte qu’il y aura la gratuité de l’enseignement primaire et secondaire sans avoir cogité et sans savoir que ça va couter deux milliards neuf cent millions alors que le budget de l’Etat est de 5 milliards. Tout ça parait un peu démagogique et désordre. La gratuité de l’enseignement primaire, ce ne sont pas les 10 dollars que l’Etat perçoit pour les imprimés de valeurs qui comptent. C’est plutôt les 300 dollars par trimestre des frais de contribution des parents qui comptent. Est-ce que pour assurer cette gratuité, on va enlever les frais de contribution des parents ou bien les 10 dollars que perçoive l’Etat ? Il fallait qu’il commence d’abord par faire un état des lieux qu’on appelle audit. La première chose qui devait préoccuper le président de la République dès son entrée en fonction, c’est l’audit général de l’Etat. C’est ce que j’avais dit dans mon projet de société », déclare Alain-Daniel Shekomba.
Pour Shekomba, le budget de l’Etat qui est de 5 milliards ne peut pas permettre la gratuité de l’enseignement primaire, au risque de sombrer le pays dans une crise économique de haute dimension.
« La gratuité de l’enseignement primaire est impossible pour cette année. Sur les 5 milliard ou 4 milliard cinq cent du budget national, si vous prenez 2 milliards neuf cent pour investir dans la gratuité de l’enseignement primaire qu’est-ce qui restera pour d’autres dépenses de l’Etat. Je constate qu’il y a une sorte d’incohérence entre les propos et les actes. Il faut relever le budget du pays, après l’on pourra penser à la fameuse gratuité… », explique-t-il.