C’est au prix de 1,9 million des dollars américains que l’entreprise chinoise « Excellent Mineral » aurait acheté une partie de la concession du Lycée Lubusha, une des grandes écoles des filles de l’ex-province du Katanga. C’est depuis plus d’une semaine que des informations en notre possession renseignent que quelques périmètres du Lycée Lubusha seraient vendus à une entreprise chinoise d’exploitation minière. Selon des études menées par cette entreprise, nous relate une source, le sous-sol de ce Lycée renferme des minerais de valeurs, c’est ce qui a motivé cette entreprise chinoise à acheter auprès de deux prêtres, cette partie de terre.
Classé parmi les meilleures écoles des filles, dans cette région, ce Lycée va devoir fonctionner avec les bruits des machines à exploitation des minerais. Ce qui représente un grand danger environnemental vue que les minerais dégagent des substances nocives à la santé.
L’archevêque de Lubumbashi a, dans une lettre de mise au point, en date du 13 août, accusé deux prêtres dans cette vente illégale et sans accord. Il a précisé qu’une enquête a été diligentée. Et monseigneur Denis Moto, vicaire général en charge de la pastorale à l’archevêché de Lubumbashi, rassure : « L’école est toujours là, même clôturée. Les élèves vont continuer à étudier normalement comme dans le passé. Mais je crois qu’il y a des portions de terres qui ont été vendues ».
Ces « portions des terres vendues » représentent plus de 1 400 hectares soit une dizaine des carrés miniers. Il y a douze ans, la vente de ce site avait suscité non seulement un débat houleux, mais également des marches de protestation.
Pour des associations de la société civile évoluant dans cette région, il est intolérable de faire disparaitre ce Lycée construit vers les années 1965 et qui constitue un patrimoine à protéger. « Faire disparaitre ces bâtiments, c’est tuer la femme et c’est tuer l’éducation en même temps », déclare Clotilde Mutita, ancienne adjointe au maire Lubumbashi, l’une des initiatrices de ces manifestations.
A Kinshasa, les regards sont tournés ailleurs
Pendant que des affaires sérieuses se passent dans les coins de la RDC, à Kinshasa, siège des institutions de la république, les préoccupations sont tournées vers la sortie éminente du gouvernement Ilunga. Personne ne monte jusque-là au créneau pour défendre les intérêts de ses filles qui risquent de perdre leur école, soit d’étudier dans des conditions nocives. Une société minière ne doit pas élire domicile auprès d’une école.