Kinshasa : Que doit faire la ville pour gérer ses immondices ?

« Matitiiii », « Bwaka matiii ». C’est par ces mots que que nombreux kinois, ramasseurs d’immondices, mains gantées, arborant une sale tenue, aux odeurs nauséabondes, invitent des familles, dans plusieurs quartiers et communes de la capitale congolaise à vider et faire évacuer des poubelles domestiques. C’est chaque matin, entre 6 et 9 heures, que ces crieurs passent d’une […]

« Matitiiii », « Bwaka matiii ». C’est par ces mots que que nombreux kinois, ramasseurs d’immondices, mains gantées, arborant une sale tenue, aux odeurs nauséabondes, invitent des familles, dans plusieurs quartiers et communes de la capitale congolaise à vider et faire évacuer des poubelles domestiques.

C’est chaque matin, entre 6 et 9 heures, que ces crieurs passent d’une avenue à une autre, pour frapper à la porte des clients qu’ils ont fidélisé. Ceci devient un job. Un gagne-pain, pour cette catégorie de citoyens qui vivent dans une ville, mieux dans un pays où le taux de chômage a atteint le niveau d’inquiétude indescriptible.

Des ordures ramassées moyennant 500 FC voire 1000 FC , sont évacuées dans des chariots pour une destination, que seuls les ramasseurs connaissent. Le constat c’est que, dans la plupart des cas, ces déchets ménagers sont même jetés dans différentes rivières qui serpentent la ville, rétrécissant ainsi leurs lits. Dans nombreuses de ces rivières, des eaux semblent étouffées, à telle enseigne qu’à chaque abondante pluie, elles débordent et causent des inondations.

Cependant, dans nombreuses rues, et même dans certaines grandes et principales artères de la ville capitale, des montagnes d’immondices y jonchent, sous l’oeil impuissant des gestionnaires.

Opération Kinshasa Bopeto, du trompe à l’oeil ?

Les habitants de Kinshasa ont maintes fois assisté au lancement des opérations du genre: « Kin propre », « Coup de poing », et récemment « Kinshasa Bopeto ». Tous ces concepts ont eu pour dénominateur commun « l’assainissement ». Mieux, « la propreté » de la ville de Kinshasa. Hélas ! Force est de constater qu’à l’issue de toutes ces opérations (sauf aucune), les habitants de la capitale n’ont jusqu’ici une ville assainie. Ne sachant plus à quel saint se vouer, les paisibles citoyens sont condamnés à vivre dans un environnement à la merci des odeurs nauséabondes. Une puanteur des fosses septiques, qui polluent leur nature.

Depuis la fin du projet savalteur d’Appui à la Réhabilitation et à l’assainissement Urbain (PARAU), lancé de 2007 à 2015, les kinois assistent à une supercherie d’opérations qui n’apportent aucun résultat patent, et dont les fonds y affectés ne servent que la seule bande des jouisseurs et gestionnaires desdites initiatives. Même la récente et actuelle « opération Kinshasa Bopeto », n’est pas différente d’une ristourne où les membres bouffent à tour de rôle.

Que doit faire Kinshasa?

C’est la question qui est sur toutes les lèvres. Elle devait en principe s’inviter dans tous les débats au quotidien. Hé! Kinshasa est de plus en plus sale. La capitale la plus sale du monde. La gestion d’immondices continue à poser problème dans la ville haute tout comme partout ailleurs.

Il faut des solutions urgentes, affirment nombreux observateurs. Cela éviterait des maladies à plus de dix millions d’habitants que compte la mégapole. Cela passe par une évacuation ordonnée des déchets produits par plusieurs milliers de tonnes au quotidien. Les conduites d’eau des habitations au fleuve doivent être régulièrement curées et nettoyées. Interdire la production et commercialisation des emballages non biodégradables. Réduction des déchets par une collecte régulière et visible. Enfin, penser à la transformation industrielle desdits déchets. Ce qui va créer des nouveaux emplois.

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