Les chefs de la diplomatie congolaise et rwandaise s’engagent sur la définition d’un calendrier en vue de mettre fin aux hostilités.
Ceci ressort d’une rencontre entre les ministres des Affaires étrangères congolais Christophe Lutundula et rwandais Vincent Biruta, samedi 05 novembre, à Luanda en Angola.
Kinshasa et Kigali se sont convenus d’empresser le processus vers un cessez-le-feu des hostilités dans l’est de la République démocratique du Congo. Les services de renseignement et de sécurité de l’armée des deux pays ont également participé à cette réunion.
Les deux chefs de la diplomatie se sont aussi accordés à maintenir le dialogue après un regain des tensions qui alarme la communauté internationale et à définir calendrier pour accélérer la mise en œuvre de la feuille de route adoptée en juillet prévoyant une cessation des hostilités.
En juillet dernier, un cessez-le-feu avait été conclu lors d’un sommet entre le président rwandais Paul Kagame et son homologue congolais Félix Tshisekedi en Angola, pays désigné médiateur par l’Union africaine. Mais sur le terrain, les affrontements s’étaient poursuivis dès le lendemain.
Après plusieurs semaines d’accalmie, le Mouvement du 23 mars (M23) est à l’offensive dans l’est de la RDC depuis le 20 octobre. Les rebelles ont gagné du terrain tandis que les Forces armées congolaises (FARDC) tentent de leur barrer la route vers Goma, ville de plus d’un million d’habitants et chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Trois décennies de violences
L’est de la RDC est en proie depuis près de trois décennies aux violences de groupes armés, pour beaucoup hérités de guerres qui ont ensanglanté la région dans le sillage du génocide rwandais de 1994.
La tension est particulièrement vive entre Kinshasa et Kigali depuis la résurgence fin 2021 du M23, ancienne rébellion tutsi qui a repris les armes en reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté des accords sur la démobilisation de ses combattants.
Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce que Kigali conteste systématiquement.
Le Kenya a annoncé mercredi le déploiement de troupes. Les dirigeants des sept pays membres de la Communauté est-africaine (Burundi, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Soudan du Sud, Ouganda et RDC) s’étaient accordés en avril pour la création d’une force conjointe pour aider à restaurer la stabilité en RDC.
Selon l’ONU, les combats entre les FARDC et le M23 ont déplacé depuis le 20 octobre quelque 50.000 personnes, dont 12.000 ont trouvé refuge en Ouganda.