Alors que la Mission des Nations unies (MONUSCO) s’apprête à quitter définitivement la RDC, un groupe de femmes ayant eu des enfants avec les Casques bleus ont annoncé ce mardi, déposer incessamment plainte contre la mission onusienne pour obtenir des indemnisations.
Elles sont des centaines à travers le pays, avec une concentration plus importante dans les territoires où les derniers contingents sont maintenus, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Deborah Mubalama, coordinatrice de l’organisation des jeunes Mwanamuke Shujaa, a déclaré è l’agence Anadolu que la MONUSCO a fermé toutes ses portes au Sud – Kivu depuis un mois et rapatrié ou muté des Casques bleus pères d’enfants dans la région.
« Les Nations unies doivent mettre en place un mécanisme d’appui pour accompagner ces enfants et leurs mères », a déclaré la militante ajoutant que des « dizaines de femmes ont eu des enfants avec des Casques bleus ».
Dans le terroirs de Béni où la MONUSCO a maintenu des Casques bleus, « nous avons déjà déposé des mémorandums devant les plus hautes instances de la mission et même du QG à New – York sans obtenir gain de cause. Nous sommes ignorées », a déploré Nafisa Zawadi à la tête d’un collectif regroupant les « mères des enfants MONUSCO ».
Elle a décidé de saisir un parquet congolais pour obtenir reconnaissance et aide pour leurs enfants, dénonçant le manque de responsabilité et de soutien de la part des Nations unies et des pays d’origine des Casques bleus.
« Une initiative au niveau national est en cours pour une action judiciaire, politique et sociale de grande envergure dans les prochains mois », a déclaré Me Jeannot Kalombo, se présentant auprès d’Anadolu comme avocat de plusieurs collectifs des femmes victimes des Casques bleus.
Un rapport de Human Rights Watch souligne que les Casques bleus en RDC ont été impliqués dans plusieurs scandales d’abus sexuels depuis les années 2000. La majorité de ces incidents sont restés impunis, laissant les victimes sans recours. L’organisation internationale a exhorté les Nations unies à renforcer les mécanismes de contrôle et de sanction pour prévenir de tels abus à l’avenir.
L’ONU doit non seulement répondre aux appels à la justice, mais aussi mettre en place des initiatives pour soutenir les victimes et prévenir de futurs abus, d’après l’ONG américaine, précisant que ces événements en RDC « ne sont pas isolés et reflètent un problème mondial concernant les abus par les forces de maintien de paix ».