La scène politique congolaise connaît un nouveau rebondissement au sein de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti au pouvoir.
Lors d’une session extraordinaire tenue ce dimanche 11 août à Kinshasa, la convention démocratique de l’UDPS a décidé de démettre Augustin Kabuya de ses fonctions de secrétaire général, une décision qui témoigne des tensions croissantes au sein de la formation politique de Félix Tshisekedi.
Le compte-rendu de cette session souligne que « Monsieur Augustin Kabuya Tshilumba est relevé de ses fonctions, demeure membre à part entière du parti et continue d’exercer son mandat de député national ».
Une formule diplomatique qui peine à masquer la profondeur des divisions internes.
La décision a été prise après une évaluation minutieuse des rapports de la commission de médiation, composée de députés nationaux de l’UDPS, et de la commission de discipline, toutes deux chargées de faire la lumière sur la crise qui secoue le parti depuis plusieurs mois.
Le fossé entre les militants favorables à Kabuya et ceux qui réclamaient son départ s’est progressivement creusé, gagnant même les rangs des jeunes de la « Force du progrès », qui n’ont pas hésité à recourir à la violence, allant jusqu’à s’affronter à l’arme blanche.
Pour remplacer Augustin Kabuya, Deogracias Bizumu Balola a été désigné secrétaire général par intérim, avec un mandat de six mois. Cette nomination temporaire laisse présager une période d’incertitude, alors que le parti tente de rétablir son unité avant les échéances électorales à venir.
Le départ d’Augustin Kabuya, autrefois figure incontournable du parti, est perçu par certains comme une libération.
Le professeur André Mbata, également secrétaire permanent de l’Union Sacrée, n’a pas mâché ses mots en qualifiant Kabuya de « pire dirigeant de l’UDPS ». Pour ce député, l’ancien secrétaire général incarnait « toutes les antivaleurs contre lesquelles nous nous sommes battus ».
Alors que l’UDPS traverse une zone de turbulences, cette décision marque-t-elle le début d’une restructuration profonde ou l’aggravation d’une crise latente ? Seul l’avenir nous le dira, mais pour l’instant, le parti présidentiel semble engagé dans une course contre la montre pour restaurer son image et sa cohésion.