Ce lundi 30 septembre, Jacky Ndala, ancien coordonnateur national de la jeunesse du parti Ensemble pour la République de Moise Katumbi, s’est rendu au parquet de grande instance de Kinshasa/Gombe, un drapeau congolais noué à la bouche, geste symbolique d’une dignité qu’on tente de faire taire.
Ce geste, aussi discret qu’émouvant, traduit mieux que les mots la déchirure intime qu’il venait rendre publique : une plainte pour viol, déposée contre l’Agence nationale de renseignements (ANR) où il fut détenu en 2021.
Jacky Ndala, condamné à 22 mois de prison avant d’être gracié en juin 2022 après avoir purgé 11 mois à la prison centrale de Makala, porte désormais le poids d’une révélation aussi douloureuse qu’accablante. C’est une vidéo partagée par l’influenceuse Denise Mukendi Dusauchoy, qui a jeté une lumière crue sur les abus dont il aurait été victime.
« On t’a visité par derrière. Tu es resté maboul. Tu es devenu une femme », a-t-elle scandé sans retenue, ses mots résonnant comme une insulte, une agression qui, au-delà du corps, s’en prend à l’essence même de l’être.
Ces déclarations sordides ont provoqué une onde de choc, contraignant le ministre de la Justice, Constant Mutamba, à ordonner l’ouverture d’une enquête.
Malgré cette tempête médiatique, les autorités judiciaires avancent prudemment. Jacky Ndala, toujours en quête de justice, doit fournir des preuves supplémentaires, parmi lesquelles un certificat médical. Le Conseil Supérieur de la Communication et des médias (CSAC) a d’ailleurs imposé un embargo médiatique de 45 jours, interdisant tout passage public à Jacky Ndala et Denise Mukendi, désormais incarcérée à Makala après son extradition de Brazzaville.