La Banque Centrale du Congo (BCC) a décidé mardi 19 novembre de maintenir sa politique monétaire restrictive, malgré les signes encourageants de redressement économique enregistrés cette année.
Lors de la réunion de son Comité de Politique Monétaire (CPM) tenue ce mardi, l’institution a justifié cette décision par la nécessité de consolider les acquis économiques dans un contexte encore fragile, marqué par les séquelles des conflits régionaux et l’impact persistant de la pandémie de MPOX.
Des indicateurs économiques en nette amélioration
En 2024, l’inflation a nettement ralenti, atteignant 10,5 % en cumul annuel à fin octobre, contre 19 % à la même période en 2023. Cette baisse reflète un apaisement des pressions sur les prix, offrant une bouffée d’oxygène aux ménages congolais dont le pouvoir d’achat avait été durement éprouvé l’année précédente.
La stabilité du franc congolais s’est également améliorée. Depuis le début de l’année, la dépréciation de la monnaie nationale s’est limitée à 6 %, comparé à 19,8 % sur la même période en 2023. Cette performance a contribué à réduire les coûts des produits importés et à soutenir les échanges commerciaux.
Par ailleurs, les réserves internationales ont enregistré une hausse notable, grâce à de solides performances dans le secteur des exportations et à des soutiens financiers importants des partenaires internationaux. Ces réserves renforcées permettent au pays de mieux absorber les chocs économiques et de maintenir un cadre macroéconomique stable.
Une politique monétaire prudente et ciblée
Pour préserver ces avancées, la BCC a choisi de reconduire une politique monétaire stricte. Le taux directeur reste fixé à 25 %, une mesure visant à contenir l’inflation et à maîtriser l’accès au crédit en cette période de fin d’année, marquée par une forte demande intérieure.
Les coefficients de la réserve obligatoire, qui encadrent la liquidité bancaire, ont également été maintenus :
– 12 % pour les dépôts à vue en monnaie nationale,
– 0 % pour les dépôts à terme en monnaie nationale,
– 13 % pour les dépôts à vue en monnaie étrangère,
– 12 % pour les dépôts à terme en monnaie étrangère.
Ces mesures prudentes visent à assurer une gestion rigoureuse des liquidités et à éviter tout risque de surchauffe économique.
Un appel à la vigilance et à la poursuite des réformes
Malgré les progrès, la BCC a mis en garde contre les risques persistants, tant internes qu’externes, susceptibles de fragiliser les acquis. Elle a souligné l’importance d’une coordination continue entre la politique monétaire et la politique budgétaire pour renforcer la résilience économique.
Le CPM a également appelé à la poursuite des réformes structurelles prévues dans le programme économique du gouvernement. Ces réformes, jugées essentielles, doivent consolider la stabilité macroéconomique et ouvrir la voie à une croissance inclusive et durable.
Alors que l’année 2024 touche à sa fin, la Banque Centrale affiche sa détermination à maintenir le cap sur la stabilité et la prudence, tout en soutenant les efforts du gouvernement pour bâtir une économie congolaise plus robuste et compétitive.
