Ce mercredi 11 décembre, le Parlement de la République démocratique du Congo se réunit en Congrès pour écouter le discours annuel sur l’état de la nation prononcé par le chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi. Cet exercice, inscrit dans la Constitution, constitue un moment clé pour évaluer les actions du gouvernement et tracer les perspectives pour l’avenir.
Une adresse au goût de bilan et d’avenir
Premier du genre depuis le début de son second mandat, ce discours intervient dans un contexte marqué par des tensions politiques et sociales. Élu pour un nouveau quinquennat, le Président avait promis, il y a un an, lors de sa campagne électorale, des réformes profondes et des améliorations concrètes pour le peuple congolais. Ces promesses seront désormais confrontées à la réalité des réalisations.
La tribune du Congrès pourrait également servir au président pour présenter les détails et les motivations de son projet controversé de révision, voire de changement de la Constitution. Ce sujet, qui divise fortement la classe politique, a déjà été abordé devant les populations de Kisangani en octobre dernier, lors d’un meeting où il avait esquissé les contours de cette initiative.
Une nation face à des défis multiples
Le discours devrait aborder plusieurs thématiques clés :
- Sécurité nationale : La situation sécuritaire demeure un enjeu majeur. L’occupation partielle du territoire congolais, notamment dans le Nord-Kivu, par des troupes rwandaises et la persistance du M23, reste une plaie ouverte. Les efforts diplomatiques et militaires pour résoudre cette crise seront sûrement détaillés.
- Économie et finances : L’économie congolaise fait face à une inflation galopante qui érode le pouvoir d’achat des citoyens. Les relations avec les institutions de Bretton Woods, comme le FMI et la Banque mondiale, ainsi que les initiatives pour stabiliser l’économie, devraient occuper une place centrale dans son allocution.
- Social et développement : La précarité sociale, l’insuffisance des infrastructures et la couverture santé universelle sont au cœur des préoccupations de la population. Le chef de l’État devra préciser les efforts entrepris pour soulager la misère et répondre aux attentes des Congolais.
- Justice et gouvernance : Les réformes du système judiciaire et les initiatives pour lutter contre la corruption devraient également figurer parmi les points abordés.
Un discours sans débat mais non sans enjeux
Conformément à l’article 77 de la Constitution, ce discours ne donnera pas lieu à des débats au sein du Congrès. Cependant, il sera attentivement scruté par les élus, les analystes politiques et la société civile, qui jugeront de la cohérence entre les promesses faites et les actions menées.
Le temps de la vérité politique
Pour Félix Tshisekedi, ce Congrès est bien plus qu’une formalité constitutionnelle. C’est une opportunité de convaincre, d’apaiser et de projeter un avenir qui réponde aux aspirations des 100 millions de Congolais. Entre bilan et projection, le Président jouera une partie importante de sa légitimité face à une nation en quête de stabilité, de progrès et d’espoir.