Dans une série d’ordonnances présidentielles annoncées jeudi 19 décembre sur la RTNC, Jean de Dieu Ntanga Ntita a été désigné coordonnateur national du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS). Il succède à Jean Bosco Bahala, limogé après une polémique liée à un voyage controversé en Ouganda, alors que la crise sécuritaire dans l’est du pays persiste.
Le nouveau coordonnateur sera épaulé par deux adjoints : Marie Chantal Lumba Tshimanga, responsable des questions techniques et opérationnelles, et William Balika Lwamushi, chargé des questions administratives et financières. Ce trio prend la direction d’une institution stratégique dans un contexte marqué par des défis sécuritaires et humanitaires complexes.
Créé par la fusion du Programme National de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (PNDDR) et du Programme STAREC, le P-DDRCS agit sous l’autorité directe du président de la République. Sa mission est d’encadrer la démobilisation des groupes armés et de stabiliser les régions touchées par les conflits.
L’inventaire publié en avril dernier révèle une situation critique dans l’Est de la RDC. Pas moins de 252 groupes armés locaux et 14 groupes étrangers opèrent dans cinq provinces : l’Ituri, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Maniema et le Tanganyika.
Les chiffres sont édifiants :
- Tanganyika : 19 groupes armés locaux, aucun étranger.
- Maniema : 20 groupes armés locaux, aucun étranger.
- Sud-Kivu : 136 groupes armés locaux et 5 étrangers.
- Nord-Kivu : 64 groupes armés locaux et 7 étrangers.
- Ituri : 20 groupes armés locaux et 2 étrangers.
Ces milices, inégalement réparties, représentent une menace majeure pour la paix et la stabilité dans ces régions.
Une mission titanesque
Le principal défi pour la nouvelle équipe sera de mobiliser les ressources financières, logistiques et humaines nécessaires à la mise en œuvre des initiatives de désarmement et de démobilisation. La cartographie précise des groupes armés constitue une base importante, mais elle ne suffit pas à neutraliser ces milices, enracinées dans des réalités sociopolitiques complexes.
Le succès du P-DDRCS dépendra également de la capacité du gouvernement à restaurer la confiance des populations locales, souvent méfiantes à l’égard des promesses étatiques, et à travailler en coordination avec les partenaires internationaux.