Face à l’escalade des violences dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a pris des mesures fortes lors d’un sommet extraordinaire jeudi 30 janvier.
Les chefs d’État ont appelé à un cessez-le-feu immédiat, tout en convoquant un sommet urgent avec la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) pour coordonner une réponse régionale à la crise.
Le sommet a réitéré son soutien aux efforts diplomatiques visant à parvenir à une résolution pacifique du conflit, notamment à travers le Processus de Luanda et le Processus de Nairobi. Ces initiatives, menées respectivement par l’Angola et le Kenya, visent à faciliter le dialogue entre les parties belligérantes et à rétablir la stabilité dans la région des Grands Lacs.
« La SADC reste engagée à soutenir tous les efforts diplomatiques pour mettre fin à cette crise« , a déclaré un représentant de l’organisation. Cependant, malgré ces déclarations, les combats entre les Forces Armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, continuent de faire rage, notamment autour de Goma.
Concernant la recrudescence des violences, le sommet a appelé à l’envoi immédiat des ministres de la Défense et des chefs d’état-major des pays contributeurs de troupes en RDC. L’objectif est double : assurer la sécurité des soldats de la mission de la SADC (SAMIDRC) et faciliter le rapatriement des soldats décédés ou blessés.
Cette décision intervient après la mort de plusieurs soldats sud-africains et malawites dans les récents combats contre le M23. « Nous devons protéger nos troupes et honorer ceux qui ont donné leur vie pour la paix en RDC », a souligné un participant au sommet.
Le sommet a également appelé à la tenue immédiate d’un sommet conjoint entre la SADC et la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE). Cette réunion, proposée lors du 24e sommet extraordinaire de la CAE le 29 janvier, vise à délibérer sur la voie à suivre pour résoudre la crise sécuritaire en RDC.
L’idée est de créer une plateforme de dialogue entre les acteurs régionaux, y compris le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles du M23. « Seule une approche régionale coordonnée pourra mettre fin à cette crise », a insisté un délégué présent à Harare.
Cessez-le-feu et aide humanitaire : protéger les civils avant tout
Le sommet a mandaté la Troïka de l’Organe de la SADC sur la coopération en matière de politique, de défense et de sécurité pour engager toutes les parties au conflit, étatiques et non étatiques, dans un processus de cessez-le-feu. L’objectif est de protéger les vies civiles et de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire