Malgré l’occupation de Goma par les rebelles du M23 depuis fin janvier, les banques et institutions financières de la ville refusent de rouvrir sans l’aval des autorités monétaires de Kinshasa.
Une position ferme qui plonge la population dans une crise de liquidités sans précédent, aggravant les conditions de vie dans cette région déjà meurtrie par les combats.
Mercredi 12 février, les responsables bancaires et des institutions de microfinance ont opposé une fin de non-recevoir aux rebelles du M23, lors d’une réunion à Goma. Les chefs de la rébellion, qui réclamaient la réouverture des banques pour répondre aux besoins urgents de la population, se sont heurtés à une réponse unanime : « Cette décision relève exclusivement de la Banque centrale du Congo (BCC) à Kinshasa », ont martelé les représentants du secteur financier.
« À notre niveau local, nous n’avons pas l’autorité pour relancer les opérations. Sans instruction officielle, c’est impossible », a expliqué un chef d’agence bancaire sous couvert d’anonymat. Les coopératives d’épargne et institutions de microfinance, dont les fonds sont bloqués dans les banques commerciales, partagent cette position.
Depuis la prise de Goma par le M23 le 27 janvier, les établissements financiers sont fermés, paralysant l’économie locale. Les habitants, privés d’accès à leurs comptes et au cash, peinent à subvenir à leurs besoins essentiels. Les prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité ont flambé, tandis qu’un marché noir des transferts électroniques s’organise via des applications mobiles.