Dans son communiqué rendu public ce dimanche, la CENCO souligne que ces actes de « chasse » et de stigmatisation menacent gravement la cohésion sociale et la paix civile, déjà fragiles en RDC. Les évêques pointent du doigt une rhétorique divisionniste qui, selon eux, risque de raviver les violences intercommunautaires dans un pays marqué par une diversité ethnique et linguistique riche mais complexe. Ils appellent les autorités à prendre des mesures urgentes pour protéger tous les citoyens, sans distinction, et à promouvoir l’unité nationale face aux défis actuels.
Le phénomène de stigmatisation des Swahiliphones semble lié à la perception, parfois erronée, qu’ils seraient alliés ou sympathisants des groupes rebelles opérant dans l’Est, notamment le M23. À Kinshasa, des témoignages rapportent des contrôles d’identité ciblés, des arrestations arbitraires et des discours haineux visant les locuteurs du swahili, majoritaires dans les provinces orientales. Cette situation a poussé la CENCO à rappeler que la diversité linguistique est une richesse, non une menace, et que tout Congolais mérite respect et dignité, peu importe sa langue ou son origine.
Les pères évêques ont lancé un appel pressant à la population et aux leaders politiques pour rejeter la division et œuvrer ensemble à la construction d’une nation unie. Alors que la RDC traverse une période de crise sécuritaire et humanitaire, la CENCO insiste sur l’importance de dépasser les clivages pour préserver la paix. Cette déclaration pourrait inciter le gouvernement à réagir, bien que les défis liés à la gestion des tensions ethniques et linguistiques restent immenses dans un pays aussi vaste et diversifié.