Les conditions de vie des déplacés se dégradent rapidement. Une flambée de cas de diarrhée et de paludisme sévit, conséquence directe de la consommation d’eau contaminée et des conditions climatiques difficiles. Les structures sanitaires, déjà fragiles, peinent à faire face à cet afflux de malades. À cela s’ajoute une crise alimentaire qui menace la survie des populations, prises au piège entre l’insécurité et le dénuement. Ce tableau sombre illustre les lourdes répercussions des violences sur une région déjà éprouvée.
Un timide retour à la normale s’esquisse pourtant. Selon des sources locales, depuis mercredi, certains habitants regagnent Kamanyola, où les activités reprennent avec prudence. Mais ce fragile espoir est vite terni par l’incertitude. La mobilisation des jeunes Wazalendo et de militaires burundais à Luvungi, dans le territoire voisin d’Uvira, fait craindre une nouvelle offensive sur Kamanyola. Cette menace maintient la population dans une angoisse constante, loin de toute assurance d’un retour à la paix.
La crise de Kamanyola dépasse ainsi le simple cadre sécuritaire pour devenir un drame humanitaire majeur. Entre déplacements massifs, épidémies et insécurité alimentaire, les habitants de la plaine de la Ruzizi subissent de plein fouet les conséquences d’un conflit qui semble loin de s’éteindre. Alors que les tensions persistent, l’avenir de cette région reste suspendu à l’évolution des rapports de force sur le terrain.