Lundi 24 février, en soirée à Kinshasa, le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Asad Ahmad Khan, a posé un ultimatum moral aux acteurs du conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Dans un discours empreint d’une ferme détermination, le responsable de la justice internationale a réaffirmé l’engagement de son bureau à enquêter sur les crimes commis dans cette région en proie à une violence inouïe.
« Nous sommes très inquiets de ce qui se passe en RDC. Des milliers de personnes sont mortes, des milliers sont blessées. Le message doit passer clairement : tout groupe armé, toute force armée, tous les alliés des groupes armés et des forces armées n’ont pas un chèque en blanc. Ils doivent se conformer aux lois internationales. La loi doit être effective, » a-t-il déclaré devant la presse à son arrivée à Kinshasa.
Pour Karim Khan, le constat est sans appel : personne ne peut se permettre d’attaquer ou de tuer des civils, quelle que soit la cause invoquée. « Les populations de la RDC sont aussi précieuses que celles d’Ukraine, d’Israël ou de Palestine, » a-t-il ajouté, soulignant que la protection des vies humaines doit primer sur toute ambition militaire.
Durant son séjour en République démocratique du Congo, le procureur de la CPI s’apprête à rencontrer des représentants du Gouvernement, la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, des victimes de la guerre ainsi que des acteurs de la société civile. Son objectif : évaluer de près les atrocités commises dans l’Est et envisager une approche globale et holistique pour mettre fin à l’hémorragie de la violence.
« Combien de générations de vos enfants peuvent être sacrifiées ? Trop, c’est trop. Ce cri ne vient pas seulement des juristes, il émane des enfants et des familles de la RDC. Le problème n’est pas mineur, et il est temps que la communauté internationale agisse pour éliminer ce poison qui gangrène notre nation, » a-t-il souligné.
Le message de Karim Khan se veut un appel à la responsabilité collective. Il rappelle que l’application rigoureuse du Statut de Rome est indispensable pour que la justice internationale puisse soutenir les citoyens congolais dans leur quête de paix et de sécurité. Une démarche qu’il espère voir concrétisée dans les jours à venir, alors que la pression pour mettre fin aux violences en RDC ne cesse de croître.