À Kinshasa, dimanche 9 mars 2025, le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, a lancé un plaidoyer virulent en faveur de la qualification de tous les minerais exportés par le Rwanda comme « minerais du sang » et a exigé que les unités rwandaises soient exclues des opérations de maintien de la paix de l’ONU.
Lors d’une réunion avec une délégation de députés européens conduite par Thierry Mariani, Julien Paluku Kahongya – ancien gouverneur du Nord-Kivu pendant douze ans – a présenté aux représentants du Parlement européen les causes profondes de l’instabilité qui secoue l’Est de la République démocratique du Congo depuis plus de 30 ans. Il a notamment dénoncé le pillage systématique des ressources minières et la destruction du tourisme congolais, en rappelant que le régime de Paul Kagame, dont la politique expansionniste repose sur le sang des innocents, ne saurait être un modèle de gouvernance et de démocratie.
Pour sa part, le député européen Thierry Mariani a estimé que le mémorandum d’entente sur les minerais stratégiques, signé entre l’Union européenne et le Rwanda, devait être annulé. Selon lui, ces minerais sont dépourvus de traçabilité et proviennent exclusivement de zones de conflit. Dans un entretien avec le Président Félix-Antoine Tshisekedi, M. Mariani a évoqué plusieurs avancées diplomatiques, dont l’adoption de sanctions contre le Rwanda et l’arrêt de certains partenariats de développement avec Kigali.
Ces prises de position convergent vers une volonté de rompre avec un partenariat jugé préjudiciable à la souveraineté et à la stabilité de la RDC, dans un contexte où la crise sécuritaire persiste dans l’Est du pays. Les responsables congolais espèrent ainsi attirer l’attention de la communauté internationale sur la nécessité de réévaluer les liens économiques et politiques avec le Rwanda, afin de préserver l’intégrité territoriale et de favoriser un climat de paix durable.