Dans un communiqué, le gouvernement congolais a dénoncé une série de violations graves des droits humains et du droit international humanitaire commises par l’armée rwandaise et ses supplétifs du groupe armé M23/AFC dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, Shabani Lukoo Bihango J., alerte l’opinion nationale et internationale sur la recrudescence de violences que le pays qualifie d’« actes de barbarie planifiée ».
Selon le document, les violences les plus récentes ont fait 52 morts entre le 11 et le 12 avril dans les environs de Goma, notamment à l’Hôpital de Kyeshero, où un patient a été tué sur son lit. Ce massacre s’inscrit dans une offensive de grande ampleur menée par le M23/AFC, que Kinshasa décrit comme une « armée organisée et simulée » par le Rwanda.
Le communiqué fait état de 297 cas d’assassinats et d’exécutions sommaires, 72 cas de viols, des centaines de disparus, 146 cas de torture, ainsi que le pillage de plus de 2 000 vaches et véhicules. Ces atrocités auraient été perpétrées entre le 6 et le 11 avril 2025.
Les attaques n’ont pas épargné les infrastructures sanitaires : plusieurs hôpitaux et centres de santé situés dans le territoire de Walikale ; notamment à Kibua, Kibat, Kashebere, Ruvungi et Lubonga ; ont été vandalisés, pillés ou détruits entre le 5 et le 9 avril.
Le ministre de l’intérieur dénonce également une stratégie d’occupation et de gouvernance parallèle, pointant la nomination de bourgmestres pro-M23 en territoire conquis, notamment au Sud-Kivu, et l’ouverture d’une caisse publique locale, la CADECO, par les rebelles.
Le communiqué accuse en outre le Rwanda de soutenir une machine de financement occulte, destinée à entretenir la rébellion depuis Kigali, et avertit que les préparatifs de nouveaux massacres seraient en cours, avec l’objectif d’« humilier l’armée congolaise » et de « redorer l’image » du groupe rebelle.
Jacquemin Shabani appelle à une mobilisation urgente de la communauté internationale face à ce qu’elles qualifient de « violations graves du droit international », en référence notamment à la Charte des Nations Unies, à l’Acte Constitutif de l’Union Africaine et à la Résolution 2773 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Dans ce contexte alarmant, le gouvernement congolais exige à ce que « justice soit rendue » et qu’il y ait condamnation claire de ces actes par la communauté des nations.