Alors que les pourparlers de paix se poursuivent à Doha, au Qatar, le gouvernement congolais et les représentants de l’AFC/M23, font persister des tensions militaires sur le terrain. Les deux camps s’accusent mutuellement de violations persistantes du cessez-le-feu et de saboter les efforts diplomatiques en cours.
Le gouvernement congolais avait alerté, vendredi dernier, sur un renforcement des positions de l’armée rwandaise et des rebelles du M23 sur plusieurs axes stratégiques dans l’est de la République démocratique du Congo. Kinshasa dénonce une « complicité active » de Kigali dans les récentes offensives sur les territoires de Rutshuru et Masisi, aggravant une situation humanitaire déjà dramatique.
En réponse, le mouvement rebelle AFC/M23 a, ce jeudi 17 juillet, retourné l’accusation contre Kinshasa, l’accusant de « poursuivre ses offensives militaires malgré les efforts de paix en cours à Doha ». Le porte-parole du mouvement déclare que « nous ne céderons ni à l’intimidation ni aux manœuvres d’un régime.
Cette nouvelle escalade verbale fragilise davantage les négociations entamées sous l’égide des médiateurs régionaux et internationaux. Alors que les discussions de Doha avaient pour but d’aboutir à un cessez-le-feu durable et à une feuille de route pour un règlement politique du conflit, les récriminations de part et d’autre jettent le doute sur la sincérité des engagements pris autour de la table.
La communauté internationale, qui soutient les pourparlers de Doha, appelle à la retenue et exhorte les deux parties à prouver leur volonté de paix par des actes concrets. Pour l’heure, aucun calendrier de désengagement militaire n’a été rendu public, et les observateurs s’inquiètent d’un enlisement du processus, voire d’une reprise totale des hostilités.
Malgré le climat délétère, certains acteurs diplomatiques gardent espoir. « Les discussions sont difficiles, mais elles ont le mérite d’exister », confie une source proche de la médiation qatarie. « Ce n’est qu’en maintenant le dialogue que l’on pourra espérer désamorcer ce conflit aux multiples ramifications. »

