La Haute cour militaire a ouvert, comme annoncé, un procès historique contre l’ancien président Joseph Kabila. L’audience, ouverte vendredi dans la capitale congolaise, sans la présence du concerné, porte sur de graves accusations : participation à un mouvement insurrectionnel, crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, homicide intentionnel, trahison, apologie du terrorisme, viol, torture, déportation et occupation forcée de la ville de Goma.
Lors de l’audience, la greffière en chef, le colonel Jeanne-Françoise Ngalula, a donné lecture de la décision de renvoi, citant Joseph Kabila comme auteur de plusieurs crimes, dont le massacre de 17 civils dans la localité de Munzizi (Sud-Kivu) et le viol d’une jeune femme de 22 ans à Bukavu. Elle a également relevé une interview accordée au “Sunday Times”, qualifiée d’apologie du terrorisme et des crimes.
La partie civile, représentée par Me Richard Bondo, a sollicité une remise pour prendre connaissance du volumineux dossier et mieux défendre les intérêts de la République. « Nous sollicitons de votre cour une courte remise pour nous permettre d’accéder au dossier et de mieux représenter les intérêts de la République », a-t-il plaidé.
Le premier président de la Haute cour militaire, le lieutenant général Joseph Mutombo Katalayi, a accédé à cette demande, renvoyant l’audience au jeudi 31 juillet à 10 heures.
Ce procès, inédit dans l’histoire judiciaire congolaise, met en lumière les responsabilités présumées de l’ancien chef de l’État dans des crimes commis par l’armée rwandaise et le M23 sur le sol congolais.