Le mouvement citoyen congolais Lutte pour le Changement (LUCHA) a réagi avec fermeté à la décision du président kényan William Ruto de nommer un consul général à Goma, une ville actuellement sous occupation du mouvement rebelle M23/AFC, soutenu selon plusieurs sources par le Rwanda et l’Ouganda.
Dans un communiqué de presse publié ce samedi, la LUCHA qualifie cette nomination « d’acte inacceptable » et « d’affront grave » contre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo (RDC).
Le mouvement estime que ce geste constitue un dangereux précédent pouvant être interprété comme une normalisation de l’occupation armée. « Toute représentation diplomatique étrangère doit être agréée par le Gouvernement central de la RDC », rappelle l’organisation, dénonçant une tentative de légitimer la présence du M23/AFC à travers une décision diplomatique.
La LUCHA souligne également les conséquences dramatiques des exactions commises par le M23/AFC : milliers de morts, déplacements massifs de populations et une crise humanitaire sans précédent.
Face à cette situation, la LUCHA formule une série de demandes :
- Protestation officielle du Gouvernement congolais auprès de Nairobi et convocation de l’ambassadeur du Kenya dans les 48 heures pour obtenir des explications ;
- Saisine des organisations régionales et internationales afin d’exiger l’annulation immédiate de cette nomination ;
- Suspension des relations politiques et économiques avec le Kenya jusqu’au retrait de cette décision ;
- Mise en garde adressée au président Félix Tshisekedi et à William Ruto contre toute initiative susceptible de légitimer l’occupation d’une partie du territoire congolais.
La LUCHA exhorte par ailleurs la communauté internationale à condamner cette décision « sans ambiguïté » et à réaffirmer son attachement à l’intégrité territoriale de la RDC.
Ce mouvement insiste : « La paix véritable dans notre région ne peut naître que du respect du droit et de la volonté des peuples, et non de la légitimation des faits accomplis par la force ».
Cette sortie de la LUCHA intervient alors que les tensions diplomatiques entre Kinshasa et Nairobi s’accentuent, dans un contexte marqué par la guerre à l’Est du Congo et la multiplication des critiques contre le rôle de certains pays voisins dans ce conflit.