Dans la rubrique :

Accord CENAREF-ONEC : une alliance contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme

La lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme franchit une nouvelle étape en République démocratique du Congo. Ce mercredi 20 août 2025, la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF) et l’Ordre National des Experts-Comptables (ONEC) ont scellé à Kinshasa un protocole d’accord historique pour renforcer la lutte contre la fraude financière. […]

La lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme franchit une nouvelle étape en République démocratique du Congo. Ce mercredi 20 août 2025, la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF) et l’Ordre National des Experts-Comptables (ONEC) ont scellé à Kinshasa un protocole d’accord historique pour renforcer la lutte contre la fraude financière.

La cérémonie officielle de signature a réuni M. Adler KisulaBetika Yeye, Secrétaire Exécutif de la CENAREF, et M. Jean-Marie Tumba Kabalambi, Président National de l’ONEC. La conclusion de ce protocole d’accord marque une volonté manifeste des deux organes de collaborer étroitement dans la lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. En unissant leurs efforts, la CENAREF et l’ONEC envoient un message clair : tolérance zéro pour la fraude et les flux financiers illicites.

En effet, l’ONEC fait partie des Entreprises et Professions Non Financières Désignées (EPNFD) – des entités assujetties par la loi aux obligations de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. À ce titre, les experts-comptables ont l’obligation légale de déclarer à la CENAREF tout soupçon de blanchiment d’argent ou de financement terroriste. 

La CENAREF, de son côté, a été désignée par un décret de 2023 comme Autorité de supervision et de contrôle de ces EPNFD. Ce partenariat officialisé vient donc consolider le rôle de la CENAREF dans l’encadrement de la profession comptable, afin de s’assurer que celle-ci respecte pleinement les normes anti-blanchiment en vigueur.

Grâce à ce protocole d’accord, les deux structures vont travailler main dans la main pour mieux contrôler, former et sensibiliser les professionnels du chiffre, tout en prévoyant des sanctions strictes en cas de manquements. Concrètement, l’accord prévoit notamment :

Formation renforcée des experts-comptables à la détection et à la prévention du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme ;

Partage accru d’informations entre la CENAREF et l’ONEC sur les opérations financières douteuses ;

Contrôles plus stricts (audits sur pièces et sur place) au sein des cabinets d’expertise comptable ;

Sanctions disciplinaires et financières en cas de manquement grave ou de complicité dans des activités illégales.

Il n’est désormais plus question que des entreprises puissent maquiller leurs états financiers ou dissimuler des transactions suspectes avec la complicité de comptables sans conséquence. La fraude ne passera plus inaperçue. Les experts-comptables, en tant que garants de la transparence financière, devront signaler toute activité suspecte, faute de quoi ils s’exposeront à de lourdes sanctions. De même, les sociétés prises en flagrant délit de fraude financière ou de blanchiment devront répondre de leurs actes devant les autorités compétentes.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre plus large des efforts déployés par la RDC pour se conformer aux standards internationaux en matière de LBC/FT (lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme). Depuis octobre 2022, le pays est placé sous « surveillance renforcée » (liste grise) du Groupe d’Action Financière (GAFI) en raison de déficiences relevées dans son dispositif de lutte contre les flux financiers illicites. 

Le gouvernement congolais s’est engagé dans un plan d’action pour renforcer son système et éviter une éventuelle inscription sur la liste noire. L’accord entre la CENAREF et l’ONEC vient ainsi appuyer ces réformes en mobilisant le secteur comptable aux côtés de l’État. Il contribue à assainir le climat des affaires, à aligner le pays sur les normes du GAFI et à restaurer la confiance des partenaires économiques internationaux.

En formalisant leur coopération, la CENAREF (chargée de recueillir et d’analyser les renseignements financiers) et l’ONEC (qui représente les professionnels au cœur de la gestion financière des entreprises) démontrent que les autorités congolaises prennent au sérieux la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. Cette alliance stratégique constitue un pas de plus vers l’intégrité et la transparence du système financier de la RDC, et un signal fort que la fraude financière ne sera plus tolérée.

Sur le même thème

La RDC multiplie les partenariats stratégiques

La République démocratique du Congo (RDC) renforce ses liens économiques avec le Qatar et l’Arabie saoudite à travers une série d’accords et d’échanges diplomatiques...

Le gouvernement ouvre les yeux sur la fixation des prix dans les supermarchés 

Dans le cadre des opérations de contrôle engagées par le Ministère de l’Économie nationale sur le respect de la réglementation en matière de fixation...

BCC : André Wameso prend les commandes après sa nomination 

André Wameso, nouveau Gouverneur de  la Banque Centrale du Congo a pris ses fonctions lundi 04 avril. Doudou Fwamba, ministre des Finances a présidé...

Kaizen Afrique : la RDC sensibilisée à l’amélioration de la qualité et de la...

Kinshasa a accueilli le 29 juillet 2025 son tout premier séminaire de sensibilisation à la méthode Kaizen. Organisé par la JICA RDC, l’AUDA-NEPAD et...

Banque centrale du Congo : Malangu Kabedi cède son fauteuil à André Wameso

Le président de la Republique a nommé des nouveaux responsables à la tête des institutions financières du pays.