La République démocratique du Congo (RDC) franchit une étape majeure dans sa quête de transparence financière. Elle est désormais membre à part entière de l’ESAAMLG (Eastern and Southern Africa Anti-Money Laundering Group), une organisation régionale clé dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la criminalité transnationale.
Cette adhésion historique a été officialisée lors des assises organisées du 22 au 30 août 2025 au Centre de Conférence des Nations Unies à Addis-Abeba, qui ont réuni la 50ᵉ Réunion du Groupe de Travail des Hauts Fonctionnaires, la 25ᵉ Session du Conseil des ministres et le 8ᵉ Dialogue Public-Privé (PPSD).
Ce succès est l’aboutissement de plusieurs années de réformes menées par Kinshasa pour moderniser son cadre juridique et institutionnel, renforcer les capacités de la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF) et aligner ses pratiques aux standards du Groupe d’Action Financière (GAFI).

Représentant le ministre des Finances, le directeur de cabinet Alain Malata a salué, lors d’une intervention remarquée le 29 août, cette adhésion comme « un gage de confiance de la communauté internationale envers les efforts de la RDC pour assainir son système financier ».
La délégation congolaise, conduite par Adler Kisula Betika Yeye, Secrétaire Exécutif de la CENAREF, a été particulièrement active dans les discussions techniques et bilatérales avec le Secrétariat Exécutif de l’ESAAMLG, dirigé par Fikile P. Zitha. Sa maîtrise des standards internationaux et son leadership ont été salués comme déterminants dans l’aboutissement des négociations.
L’adhésion ouvre à la RDC de nouvelles opportunités stratégiques :
- Assistance technique et formations spécialisées pour les institutions financières ;
- Participation active aux évaluations mutuelles entre pays membres pour rester alignée aux normes du GAFI ;
- Renforcement des capacités nationales dans la lutte contre les crimes financiers ;
- Accès privilégié aux réseaux régionaux d’échange de renseignements ;
- Participation directe à l’élaboration de politiques régionales contre les flux financiers illicites.

Dans une région marquée par la criminalité transnationale et des réseaux financiers complexes, cette intégration constitue un signal fort de l’engagement du pays pour la bonne gouvernance. Elle devrait renforcer la résilience institutionnelle de la RDC, améliorer son attractivité auprès des investisseurs et accélérer sa sortie de la liste grise du GAFI.
Avec ce nouveau statut, la RDC s’affirme désormais comme un acteur engagé dans la lutte contre les crimes financiers et la construction d’un système financier transparent et conforme aux standards internationaux.