À la tribune de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a lancé un appel solennel à la communauté internationale face aux massacres récurrents attribués à l’armée rwandaise et à ses alliés du M23-AFC dans l’Est du pays.
« Tous les marqueurs d’un génocide sont réunis en République démocratique du Congo », a déclaré le chef de l’État, dénonçant plus de trois décennies de violences qui continuent de décimer les populations civiles.
Malgré l’adoption récente d’une résolution du Conseil de sécurité sur la situation sécuritaire dans la région, les exactions persistent. Tshisekedi a prévenu qu’« il n’est pas question de garantir l’impunité à ceux qui déstabilisent la RDC depuis plus de trente ans », tout en saluant les initiatives de paix menées par Washington et Dowa.
« Nous serons les premiers artisans de justice »
Le président congolais a insisté sur la détermination de son pays à faire face, même dans l’indifférence internationale.
« Si le monde hésite encore à nommer notre douleur, nous n’attendrons pas. Nous en sommes les premiers témoins, nous en serons les premiers artisans de justice », a-t-il affirmé, appelant toutefois à la solidarité et au respect du droit international.
Tshisekedi a rejeté toute idée d’assistance paternaliste :
« Le Congo ne sollicite ni charité ni commisération. Elle exige justice, vérité et dignité », a-t-il martelé devant l’assemblée.
Un appel à la responsabilité internationale
En plaçant la question congolaise au cœur des débats onusiens, le chef de l’État entend pousser la communauté internationale à assumer ses responsabilités face à ce qu’il qualifie de « situation génocidaire » dans la région des Grands Lacs.
L’adresse du président Tshisekedi s’inscrit dans un contexte où la reconnaissance internationale des crimes commis en RDC devient une exigence croissante, portée à la fois par les institutions congolaises et par des voix de plus en plus nombreuses sur la scène mondiale.