En visite officielle à Bruxelles dans le cadre du Global Gateway Forum, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix-Antoine Tshisekedi, a réaffirmé sa volonté de restaurer la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs.
Devant un auditoire composé de dirigeants africains et européens, le chef de l’État congolais a lancé un appel à l’apaisement et à la coopération régionale, tendant la main à son homologue rwandais Paul Kagame pour « faire la paix des braves ».
« À aucun moment, je n’ai affiché une attitude belliqueuse à l’égard du Rwanda, de l’Ouganda ou d’un autre de nos neuf voisins (…). Il n’est pas trop tard pour bien faire les choses. Je prends ce forum à témoin pour vous tendre la main, Monsieur le Président Kagame, pour que nous fassions la paix des braves », a déclaré Félix Tshisekedi, dans un ton empreint de gravité mais aussi d’espoir.
Tout en réitérant la position de la RDC sur la nécessité de mettre fin aux violences dans l’Est du pays, le président Tshisekedi a insisté sur la responsabilité collective des États de la région à œuvrer ensemble pour la paix.
« Nous avons un devoir moral envers nos peuples : celui de faire taire les armes et de privilégier le dialogue », a-t-il ajouté.
Les propos du chef de l’État interviennent dans un contexte de tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali. Depuis plusieurs années, la RDC accuse le Rwanda de soutenir le mouvement rebelle du M23, actif dans le Nord-Kivu. Kigali dément toute implication directe, invoquant à son tour la menace posée par les groupes armés étrangers opérant sur le territoire congolais.
En dépit de ces divergences, Félix Tshisekedi a tenu à rappeler que la stabilité régionale dépend avant tout d’une volonté politique partagée :
« Nous devons rompre avec les cycles de méfiance et de confrontation pour bâtir un avenir fondé sur la confiance et la coopération. »
Le Global Gateway Forum, organisé par l’Union européenne, réunit les dirigeants africains et européens autour des enjeux de développement durable, d’investissement et de stabilité. En prenant la parole dans ce cadre, le président congolais a voulu replacer la crise de l’Est dans une perspective plus large, soulignant l’importance de la solidarité internationale pour consolider la paix.
Pour Kinshasa, cette tribune constitue aussi une occasion de réaffirmer son engagement en faveur d’un dialogue franc et constructif avec tous ses voisins, dans le respect mutuel des souverainetés nationales.
Le discours de Félix Tshisekedi a été perçu comme un signal d’ouverture et de maturité politique. En prônant la « paix des braves », le président congolais mise sur la diplomatie et la coopération régionale pour rompre avec des décennies de conflit et de méfiance.
Alors que les défis sécuritaires restent nombreux, cet appel lancé depuis Bruxelles pourrait marquer une étape importante dans la relance du dialogue entre Kinshasa et Kigali — un dialogue que beaucoup espèrent voir aboutir à une paix durable dans la région des Grands Lacs.