Les États-Unis ont salué, mardi, la conclusion d’un accord entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et la rébellion de l’AFC/M23 sur la mise en place d’un mécanisme conjoint de vérification du cessez-le-feu, à l’issue du sixième round des négociations tenues à Doha, sous la médiation du Qatar.
Dans une déclaration transmise à la presse, Massad Fares Boulos, conseiller spécial du président américain pour les affaires africaines, a qualifié cet accord de “tournant crucial” dans la mise en œuvre du processus de paix initié à Washington.
« Nous félicitons la RDC et l’AFC/M23 d’avoir convenu d’un mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu à Doha. Cette étape rapproche les deux parties d’un accord de paix global tout en renforçant la mise en œuvre de l’Accord de paix de Washington », a-t-il déclaré.
Selon Washington, ce mécanisme permettra non seulement de documenter les violations présumées du cessez-le-feu, mais aussi de rétablir la confiance entre les belligérants et de réduire la tension militaire persistante dans l’est de la RDC.
« Ce dispositif garantira le respect des engagements pris et contribuera à la stabilisation durable du pays. Nous remercions le Qatar pour son leadership dans la facilitation de ce processus et nous réaffirmons notre engagement à accompagner sa mise en œuvre complète », a ajouté le responsable américain.
Le ministère qatari des Affaires étrangères a confirmé que les États-Unis, le Qatar et l’Union africaine siégeront au sein du mécanisme en tant qu’observateurs. Ce rôle, selon Doha, vise à assurer la transparence des opérations et à renforcer la légitimité du dispositif sur le plan régional et international.
Pour l’administration américaine, cette avancée s’inscrit dans la continuité de l’Accord de Washington, signé en juin dernier entre Kinshasa et Kigali sous la médiation directe des États-Unis. L’objectif est de lier les processus bilatéraux RDC-Rwanda et RDC-M23 afin d’obtenir une désescalade coordonnée, soutenue par les partenaires du Conseil de sécurité.
Toutefois, Washington reste attentif à la fragilité du terrain. Si la délégation du gouvernement congolais salue une étape “vers la cessation des hostilités et la sécurisation des populations”, l’AFC/M23 insiste sur la nécessité pour Kinshasa de “respecter ses engagements”.
Baptisé “Doha 6”, ce nouveau cycle de pourparlers intervient après les discussions d’août dernier, centrées sur les échanges de prisonniers et la mise en œuvre des mesures de confiance. Si les affrontements persistent encore dans certaines zones du Nord-Kivu, la diplomatie américaine voit dans cette signature un signal de continuité, et non d’achèvement.

